environnement, écologie |
04/12/2009
Confort et progrès technologique ne sont pas incompatibles avec la préservation de notre environnement. C'est ce que démontre l'inauguration par Jean-Paul Huchon de la chaufferie biomasse de Cergy-Pontoise dans le Val-d'Oise.
Avec 40% de l'énergie fournie au réseau de chauffage urbain par l'incinération des déchets et 15% par la chaufferie bois, c'est plus de la moitié du chauffage des 33000 logements raccordés au réseau qui sera issue des énergies non fossiles.
La chaufferie, d'une puissance de 25 MW, utilisera jusqu'à 40 000 tonnes de bois par an :
Le bois, qui est stocké dans un énorme silo de 4000 m3 (4 jours de réserve) est broyé puis injecté dans un flux d'air ascendant dans une chaudière géante (800°).
L'eau est produite puis transportée sous pression à 190° dans le réseau urbain. Quand aux fumées, elles sont filtrées pour être débarrassées des suies et polluants et la chaleur est récupérée, de telle sorte qu'il ne sort de la cheminée que de la vapeur à 120°.
Grâce à une installation de filtrage plus volumineuse que la chaudière elle-même, la fumée qui sort de l'installation est très largement au dessous des normes acceptables. Avec 33 000 logements chauffés ainsi, c'est autant de systèmes de chauffage individuels ou collectifs moins performants qui sont inutiles (la moitié des logements de l'agglomération).
Le bilan carbone d'une telle installation est neutre (ou presque) car le CO2 rejeté dans l'air par la combustion provient du carbone fixé par les arbres lors de leur croissance.
Et contrairement à certaines idées reçues, se chauffer au bois ne détruit pas notre forêt, bien au contraire. Celle-ci a en effet besoin d'être exploitée pour être entretenue (ce n'est pas la même chose pour les forêts primaires, comme celle d'Amazonie).
D'autre part, les bois qui sont utilisés ne pouvant servir de bois d'oeuvre ou de transformation seraient abandonnés ou détruits sur place. Enfin, ils ne proviennent que de collectes locales (Val-d'Oise ou Yvelines).
En prime, les habitants de Cergy-Pontoise ont vu leur facture de chauffage baisser, pour l'instant essentiellement en raison de la baisse de TVA sur l'énergie durable, mais bientôt grâce à l'indépendance des prix du bois par rapport à celui du gaz ou du pétrole, qui eux ne feront que monter.