automobile, 2 roues |
14/01/2009
François Fillon vient de lister les 15 mesures concernant le permis de conduire. Un permis jugé dans l'ensemble beaucoup trop long à passer, trop cher et en plus pas très représentatif de la réelle aptitude des conducteurs.
Pas de miracle toutefois dans cette réforme en 15 points dont voici les plus importants pour l'usager.
Les délais d'attente pour le passage des examens ont augmenté au cours des dernières années, principalement après un premier échec. En raison notamment de la fin du Service national, du passage aux 35 heures, de l'allongement de la durée de l'épreuve pratique pour le permis B (de 22 à 35 minutes), aujourd’hui ces délais peuvent atteindre 6 à 8 mois.
L'essentiel de l'amélioration devrait donc résider dans l'augmentation des capacités d'examen :
L'autre point important porte sur la simplification des procédures pour les candidats. Aujourd'hui, un candidat ne peut pas être présenté à l'épreuve de code, ni commencer ses cours de conduite avant un délai compris le plus souvent entre 6 et 12 semaines après son inscription auprès de l'auto-école. L'objectif est de gagner un mois sur ce délai :
Critiquer la conduite "des autres" est un sport national. Cependant, il faut quand même reconnaître que certains conducteurs, soit ne sont pas très "au point", soit prennent des risques qu'ils ne mesurent probablement pas, c'est notamment le cas de jeunes, avec des taux d'accidents et de mortalité affligeants. Or l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC), autorisé à partir de 16 ans, est reconnu comme la meilleure formation à la conduite. Il nécessite un apprentissage de 20 heures avec un formateur professionnel qualifié suivi d’une phase d’acquisition d’expérience de la conduite avec un accompagnateur (parent).
Il réduit le taux d'accident chez les conducteurs novices, enregistre un meilleur taux de réussite à l'examen (69% contre 49%): l’AAC est donc encouragé par les pouvoirs publics (réduction d'un an de la période probatoire) et par les assureurs qui réduisent le montant de l'assurance pendant la période probatoire, ce qui peut représenter un gain financier de l’ordre de 500 euros par an.
Aujourd’hui 30% des jeunes optent pour cet apprentissage. L’objectif est de passer à 50% d’ici 2012 :
L'actuelle épreuve avec des diapositives piégées (ex. la voiture qui double, visible dans un coin du rétro), devrait peu à peu faire place à des questions qui permettent réellement de s'assurer de la connaissance par les candidats des bonnes attitudes et comportements à mettre en oeuvre. Le comité interministériel se donne 6 mois pour la révision des questions par un groupe de travail "largement ouvert" (éditeurs pédagogiques, jeunes, forces de l'ordre, ...).
L'ordinateur devrait remplacer les diapos et le boîtier individuel dans les 2 ans. L'Etat y consacrera 1,5 millions d'euros).
Enfin, le contrôle des dossiers et la surveillance de la salle pourront être confiés à des personnels administratifs ce qui permettra de redéployer une partie du temps de travail des inspecteurs (5%) sur les tâches exigeant leur compétence spécifique.
Jusqu'alors, l'épreuve de conduite passait par un certains nombre de "figures imposées", comme le créneau ou le démarrage en côte et, surtout,
sur un relevé des erreurs commises, dont certaines éliminatoires.
En 2010, une nouvelle grille d'évaluation, prenant davantage en compte les aspects comportementaux du candidat (attention et respect portés aux autres usagers de la voie publique, application du principe de prudence) ainsi que de nouveaux savoir-faire (conduite économique et respectueuse de l'environnement) sera mise en place.
Une des mesures attendues était l'instauration d'une épreuve d'évaluation un certain nombre de mois après l'obtention du permis pour s'assurer que le conducteur est désormais, ou est encore, parfaitement efficace.
Malheureusement, il ne s'agira que d'une épreuve facultative (probablement en raison de son coût au moment où le gouvernement souhaite faire baisser le coût du permis), ce qui rend la mesure à peu près sans intérêt.
Outre le raccourcissement des délais (un bon moyen de baisser le coût du permis en évitant les cours pour rester à niveau entre 2 rendez-vous), plusieurs mesures sociales sont prises :