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02/09/2009
La réunion du Centre interministériel de crise « Pandémie grippale » s'est tenue place Beauvau le 27 août. Lors de la conférence de presse, Brice Hortefeux a critiqué ceux qui trouvaient que le gouvernement "en faisait trop à propos de l'épidémie de grippe A". Trop, mais dans quel domaine ?
Le virus de la grippe A est extrêmement contagieux. Il s'est répandu dans le monde entier en l'espace de 3 mois et il va maintenant se propager dans chaque pays de la même manière, peu de scientifiques en doutent. On estime jusqu'à 20 millions le nombre de français qui pourraient être touchés par la grippe.
Le virus n'étant pas très virulent, les malades s'en sortent généralement au bout d'une semaine après 2 ou 3 jours de fortes fièvres.
Les risques de complications, voire de décès restent minimes. Le chiffre de 100 fois plus que la grippe saisonnière annoncé par certains est généralement estimé comme sans fondement. Il faut le souhaiter, car les 2000 décès par an de la grippe saisonnière nous conduiraient alors au chiffre impressionnant de 200 000 décès !
Beaucoup d'experts pensent que la grippe A n'aurait pas plus de conséquences dramatiques que la grippe saisonnière et les complications ou les décès ne menaceraient que les mêmes populations déjà fragilisées.
En affinant les mesures prises pour la grippe aviaire, le gouvernement a dynamisé une organisation des urgences et des secours dont la France n'a jamais eu à rougir.
Plus de 90 millions de doses de vaccin ont été commandées. La continuité de l'action de l'Etat et de ses services de secours ont été étudiés. De même, les entreprises et les particuliers ont été et sont sensibilisés sur les mesures de protection, ainsi que sur les mesures de continuité de l'activité économique.
Dire que le gouvernement en fait trop en la matière parait imprudent. Et ce n'est pas l'ampleur de l'épidémie qui frappe actuellement les territoires de l'hémisphère Sud qui pourraient donner à penser le contraire.
Si le gouvernement en fait trop, c'est peut-être en matière de communication. Les ministres sont partout, sur toutes les antennes et dans tous les journaux pour bien nous montrer qu'ils ne dorment pas dans leur bureau, mais qu'ils prennent des décisions. A croire qu'il n'y a qu'eux pour faire tourner les ministères.
Jusqu'à mobiliser 7 ministres pendant une conférence de presse de près de 2 heures, là où un simple porte-parole aurait suffit pour nous lister les instructions et les plaquettes diffusées "aux forces vives de la Nation".
Mais cet emballement médiatique est un phénomène général. On ne peut pas reprocher aux ministres de ne pas vouloir se faire piéger une nouvelle fois, comme pour la canicule, en donnant l'impression qu'ils sont dilettantes.
La grippe A, c'est aussi un sujet d'étude pointu pour les spécialistes de la communication. Si l'épidémie fait des ravages, on dira que nos responsables n'ont rien fait, comme d'habitude, et si rien de grave ne se produit, ne serait-ce que grâce à la vaccination massive, on accusera le gouvernement d'en faire trop. Choisissez votre camp.