santé, soins |
09/09/2009
Faire face à une épidémie massive - comme on la craint - ce n'est pas seulement résoudre des problèmes sanitaires ou administratifs : comment éviter la propagation, comment la soigner, comment distribuer des masques ou d'autres choses.
C'est aussi un vrai problème de société : comment vont réagir les foules apeurées, comment gérer les priorités de soins, comment conserver la continuité de l'Etat, de la justice...
Ce gros livre de près de 400 pages, écrit par des sociologues, des juristes, des philosophes, liste les questions qui n'ont pas encore été posées clairement et s'étonne du manque de réflexion en la matière.
D'habitude, à la moindre annonce de grève ou de pénurie, voilà les rayons des supermarchés dévalisés : plus d'huile, de sucre, de farine.
Déjà, les pharmaciens n'ont plus de masques et liquide hydroalcoolique à vendre. Ils ne devraient pas être à nouveau approvisionnés avant mi-octobre. Et pourtant, rien ne s'est encore produit en matière de désastre.
Alors, de quoi sera fait demain ? Notre pays saura-t-il, en situation extrême, honorer la tradition des droits de l'homme et témoigner sa sollicitude à l'égard des plus vulnérables, notamment auprès des populations démunies de toute ressource thérapeutique
Le mot éthique est apparu au détour des réflexions sur la grippe A.
On appelle "masques éthiques", les masques que devront porter les malades pour ne pas contaminer les autres. Ce type de masque ne protège que très peu celui qui le porte.
Même chose avec la "vaccination éthique". Se faire vacciner, c'est bien sûr se protéger, mais c'est surtout ne plus être en mesure de contaminer son entourage (ses enfants, les personnes âgées ou malades...). Même en considérant que l'on a pas besoin de se faire vacciner, ce geste serait donc "éthique".
Même si la menace pandémique s'estompait amis les prochains mois, il est important d'avoir le courage d'aborder dignement les questions de fond.
Ce livre, plutôt dense, pose pas mal de bonnes questions.
Acheter le livre sur Amazon.