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23/09/2009
Le syndicat Convergence Infirmière (infirmières libérales ) publie un document clair et complet sur les l'intérêt de la vaccination contre la grippe, les risques éventuels, ainsi que les modalités de vaccination.
Il répond notamment en partie aux inquiétudes que suscite la vaccination et le fait qu'une grand partie des professionnels de santé on répondu ne pas vouloir se faire vacciner (75% des infirmières et 50% des médecins se prononceraient contre dans certains sondages).
Il est normalement destiné aux infirmières, mais ce qui est valable pour les infirmières n'est pas loin d'être valable pour tout le monde, notamment pour toutes les professions exposées, ainsi que les gens amenés à fréquenter largement les lieux publics ou les transports en commun. Aussi voilà le texte.
Les infirmières et infirmiers sont particulièrement exposés au virus de la grippe pandémique du fait de leurs contacts quotidiens et rapproché avec les patients. Le but de leur vaccination est donc :
Oui, comme cela est souhaitable tous les ans, et plus encore cette année. Ceci permet d’éviter la transmission du virus saisonnier à des personnes fragiles. De plus, il faut que tout le personnel de santé soit opérationnel afin de vacciner la population et de prendre en charge les patients.
Le vaccin contre le virus pandémique ne protège pas contre la grippe saisonnière et réciproquement.
Cette vaccination devra être faite le plus tôt possible car il sera a priori nécessaire de respecter un délai de 21 jours entre la vaccination contre le virus saisonnier et la vaccination contre le virus pandémique.
La grippe A(H1N1) ne semble pas avoir une sévérité plus importante que celle de la grippe saisonnière. Cependant, ce virus est beaucoup plus contagieux que celui de la grippe saisonnière et le nombre de décès, en l’absence d’intervention, risque d’être très élevé car un grand nombre de personnes seront touchées.
De plus, cette atteinte massive de la population aurait de très graves conséquences sur la vie économique et sociale du pays.
L’avantage des adjuvants modernes tels que ceux utilisés dans les vaccins contre la pandémie grippale est qu’ils suscitent une réaction immunitaire plus puissante et qu’ils permettent d’utiliser une quantité plus faible d’antigènes vaccinaux. Avec la même quantité d’antigène, ils permettent donc de vacciner plus de personnes, ce qui est actuellement un point crucial.
Ces adjuvants « modernes » ont-ils déjà été utilisés Oui, ce type d’adjuvant est actuellement utilisé dans des vaccins, notamment le Gripguard, vaccin antigrippal et le Cervarix, vaccin anti HPV, responsable du cancer du col de l’utérus.
Le Gripguard est le vaccin avec adjuvant le plus utilisé. Près de 40 millions de personnes ont reçu ce vaccin depuis 2001 sans qu’aucun effet indésirable notable n’ait été rapporté.
Les experts en immunologie considèrent qu’il y aurait un risque théorique à utiliser ce vaccin chez des personnes dont le système immunitaire est modifié (femmes enceintes, patients atteints de maladies auto-immunes, certains immunodéprimés) ou immature (jeunes enfants) du fait de la forte réponse immunitaire que permettent ces adjuvants.
Cependant, si l’on ne dispose que de vaccins avec adjuvant, la balance bénéfice/risque devra être soigneusement évaluée, notamment chez les femmes enceintes, car si le risque des adjuvants est théorique, le bénéfice de la vaccination, lui, est certain.
Ce que l’on a pu observer jusqu’à présent, c’est que plus de 70% des décès sont survenus dans la tranche d’âge 25-64 ans.
Les personnes à risque de formes graves sont les femmes enceintes et les personnes jeunes ayant des maladies graves sous-jacentes, notamment les maladies respiratoires ou cardiaques.
Cependant, 40 à 50% des formes graves ont atteint des personnes sans facteur de risque particulier.
Par contre, les personnes âgées ont un risque nettement inférieur de contracter le virus pandémique et donc d’avoir des complications.
Il semble que ces personnes aient rencontré un virus proche du H1N1 et qu’elles ont donc une certaine protection vis-à-vis du virus pandémique.
Les personnes âgées ne sont pas prioritaires pour être vaccinées contre le virus H1N1 car l’expérience des pays déjà atteints montre qu’elles ne sont pas particulièrement à risque de complications. Il semble que les personnes âgées aient rencontré un virus proche du H1N1 et qu’elles ont donc une certaine protection vis-à-vis du virus pandémique.
Par contre, elles restent prioritaires pour la vaccination contre la grippe saisonnière qui ne doit pas être oubliée. La campagne de vaccination de la grippe saisonnière commence le 20 septembre.
Concernant les autres personnes fragiles isolées qui ne pourront pas se déplacer dans les centres de vaccinations, il est prévu de les vacciner via des équipes mobiles. Elles seront dotées de vaccins monodoses que les laboratoires ne peuvent fournir qu’en nombre très limité.
Personne ne peut prévoir quand surviendra la pandémie en France. Tout est fait pour que la vaccination puisse être mise à disposition le plus rapidement possible tout en préservant la qualité de l’évaluation de l’efficacité et de la tolérance du vaccin.
De plus, l’ensemble du territoire ne sera pas touché simultanément et l’on peut espérer que la vaccination pourra protéger le maximum de régions.
Enfin, l’expérience de 1918 nous montre que la pandémie peut évoluer en plusieurs vagues. Si une première vague survient avant que la vaccination ne soit possible, les médicaments antiviraux permettront la prise en charge des cas graves et la vaccination servira à la protection face à une éventuelle deuxième vague.
Non, le vaccin sera le même pour tous. Pour certaines populations (enfants, femmes enceintes, etc.), un vaccin sans adjuvant sera préférentiellement utilisé. A priori, les enfants jusqu’à 6 mois, ne seront pas vaccinés, ils devraient bénéficier de la vaccination en anneau (leur cercle familial, et le personnel des structures (crèches, haltes-garderies, etc.…) seront vaccinés dans ce but à titre préventif.
La traçabilité sera assurée par le bon nominal CNAM reçu par chaque assuré social et qui comportera 2 parties: sur la 2ème partie figurent les renseignements de la 1ère injection, c'est-à-dire, n° de lot, nom du laboratoire et date de la 1ère injection. Ce bon sera en possession du patient pour la 2ème injection.
A priori, 48 h avant le début des symptômes et 48 h après la fin des symptômes, bien évidemment ce temps est raccourci, si le patient est traité par des anti-viraux, sinon on peut dire que la période de contagiosité dure environ 1 semaine.
Vaccination contre la grippe saisonnière, le vaccin est sorti depuis le 20 septembre 2009. Puis 3 semaines après minimum, si les AMM ont été accordées par l’Agence Européenne du Médicament, on pourra administrer la 1ère dose du vaccin de la grippe A-H1N1. Un délai de 3 semaines supplémentaire est également nécessaire entre la 1ère et la 2ème de cette même vaccination anti-grippe A.
Les 4 laboratoires qui ont fabriqué ce vaccin, ont fait un vaccin en flacon multi doses, à priori les flacons de 5 ml, contiendront 10 doses d’un même lot de vaccination.
Il faudra donc faire une dilution et une préparation pour 10 doses différentes. Le délai d’utilisation pour ces vaccins après préparation (assemblage du principe actif et du solvant) nécessite que les 10 doses soient faites très rapidement (délai de 1 à 2 h); il sera donc plus facile de faire ce vaccin dans un centre, pour éviter une déperdition et un gaspillage d’un produit rare et plutôt onéreux.