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11/09/2007
Cette situation est principalement due aux espèces présentes dans ses collectivités d’outre-mer, qui abritent une très forte biodiversité.
Avec 641 espèces mondialement menacées présentes sur son territoire, la France a une responsabilité majeure dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité qui frappe la planète. Elle se situe parmi les 10 pays les plus concernés par ce phénomène avec l’Equateur, les USA, la Malaisie, l’Indonésie, le Mexique, la Chine, le Brésil, l’Australie et la Colombie. Les principales menaces pesant sur les espèces sont la dégradation des milieux naturels, la surexploitation, et l’introduction d’espèces envahissantes.
Ce sont les collectivités françaises d’outre-mer, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française en tête, qui placent la France dans cette position. Elles sont en effet quasiment toutes situées dans des points chauds de la biodiversité mondiale, c’est-à-dire des régions très riches en espèces mais ayant perdu au moins 70% de leurs habitats naturels originels (Caraïbes, Océan Indien, Polynésie-Micronésie, Nouvelle-Calédonie). De nombreuses espèces menacées sont également présentes en Guyane et dans les Terres australes et antarctiques françaises.
Dans le contexte européen, la France métropolitaine apparaît comme le 4ème pays abritant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées (124) avec l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Tout comme pour les collectivités d’outre-mer, cette situation est à corréler avec la richesse biologique de ces pays localisés en Méditerranée, autre point chaud de la biodiversité mondiale.
Afin de disposer d’un inventaire plus précis des espèces menacées en France, le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle ont lancé en juin 2007 l’élaboration d’une Liste rouge nationale conforme aux critères de l’UICN.
La France porte ainsi une responsabilité de premier plan aux niveaux mondial et européen pour enrayer l’extinction de la biodiversité d’ici 2010. Pour répondre à cet engagement, pris dans le cadre de la convention sur la diversité biologique, elle a lancé depuis 2005 sa Stratégie nationale pour la biodiversité, dont la mise en oeuvre est encore partielle et insuffisante.
Elle doit donc renforcer d’urgence son action au niveau national (plans de protection des espèces menacées, développement des aires protégées et du réseau écologique national, réduction des impacts des politiques agricoles et d’aménagement…) et international (application des accords internationaux, coopération avec les pays du Sud…). Les décisions qui seront prises dans le cadre du Grenelle de l’Environnement sont à ce titre particulièrement attendues. Il est indispensable qu’elles donnent une nouvelle ambition à la protection de la biodiversité, à la hauteur des enjeux présents en France.