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04/10/2006
deux études de l’inpes révèlent qu’au sein de la population française les risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse sont mal connus. plusieurs mesures sont prévues par la loi de santé publique du 9 août 2004, dont la mise en place d’un message sanitaire sur les conditionnements d’alcool. dans ce cadre, le ministère de la santé et l’inpes ont lancé le 13 septembre la campagne portée par le slogan “zéro alcool pendant la grossesse”.
À tout moment de la grossesse, l’alcool est un produit toxique pour le foetus. Même ponctuelle ou modérée, sa consommation n’est pas sans risque pour l’enfant à naître. Il est donc recommandé de s’abstenir de consommer de l’alcool dès le début d’une grossesse.
DES EFFETS DÉVASTATEURS L’alcoolisation foetale est la première cause non génétique de handicap mental chez l’enfant.
Une consommation quotidienne, même très faible, ou encore des ivresses épisodiques peuvent entraîner des complications (retard de croissance du foetus, accouchement prématuré), ainsi que des troubles psychiques et du comportement chez l’enfant.
Mais l’atteinte la plus grave reste le syndrome d’alcoolisation foetale (SAF). Il se manifeste principalement par des anomalies faciales, des retards de croissance, des déficits intellectuels et des troubles du comportement. D’après une expertise collective de l’Inserm de 2001, 700 à 3 000 enfants, sur les 750 000 naissances annuelles, seraient concernés par un SAF grave.
DES CARENCES MISES EN LUMIÈRE Les résultats des deux études menées à l’initiative de l’Inpes en 2004 sur les connaissances des Français et la perception des risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse ont fait l’objet d’une synthèse publiée par l’Inpes dans sa collection “Évolutions”.
Ils montrent que les précautions à prendre pendant la grossesse, comme s’abstenir de boire de l’alcool, sont connues, mais que chacun les interprète à sa façon.
Ainsi, pour certaines femmes, “boire occasionnellement” ou “à faible dose” n’est pas “boire”.
82 % des Français estiment qu’être ivre au moins une fois pendant la grossesse peut entraîner des risques pour la santé du bébé, mais 60 % qu’une consommation occasionnelle ne présente pas de risque.
Autre source d’imprécision, la méconnaissance des équivalences entre les différents alcools et l’image positive de produits “naturels” perçus comme bons pour la santé (vin, bière, champagne) et dont il suffirait de limiter la consommation pendant la grossesse.
UN MESSAGE SOUS FORME DE SLOGAN Afin de permettre une meilleure information sur les risques, un message sanitaire sera mis en place, dans l’année qui vient, sur toutes les bouteilles, canettes et autres conditionnements d’alcool, sous forme d’un texte court ou d’un pictogramme. Le ministère de la Santé et l’Inpes ont lancé une campagne d’information pour faire connaître le slogan Zéro alcool pendant la grossesse.
Une annonce est ainsi diffusée du 13 septembre au 16 octobre dans les quotidiens nationaux et régionaux ainsi que dans la presse magazine. La presse médicale la relaiera afin d’encourager les professionnels de santé à aborder le sujet avec leurs patientes. En parallèle, gynécologues, sages-femmes et professionnels de PMI recevront un courrier de sensibilisation sur la consommation d’alcool et de tabac pendant la grossesse, accompagné d’une carte postale à remettre à leurs patientes. Outre les messages sanitaires, ce document rappelle les risques et renvoie vers les médecins ou vers les lignes d’Écoute Alcool (0811 91 30 30) et de Tabac Info Service (0825 309 310).