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16/10/2007
La France n’a jamais compté autant de médecins en activité qu’aujourd’hui, pourtant la pénurie se profile à l'horizon.
La baisse prévisible du nombre de médecins en activité.
Les 3 causes sont :
- la réduction, entre 1983 et 1993, du nombre d’étudiants en médecine (numerus clausus),
- le nombre croissant de médecins partant à la retraite
- la demande accrue de soins exprimée par une population vieillissante.
Selon les projections établies par le ministère de la santé, les années à venir verront se succéder trois phases:
- jusqu’en 2007, le nombre de médecins en activité demeure stable;
- de 2008 à 2015, les cessations d’activité seront supérieures aux installations et l’écart s’accroît progressivement. Pendant cette période, les modifications de numerus clausus décidées depuis 2004 n’auront aucune influence sur le nombre de médecins en activité;
- à compter de 2016, le nombre d’installations recommencera à croître, mais il faudra attendre 2025 pour que le nombre d’entrées soit égal à celui des sorties.
Ce schéma conclut à la baisse du nombre de médecins en activité de 9,4 % entre 2006 et 2025, passant de 207 277 à 186 000.
La densité médicale retrouverait ainsi, en 2025, un niveau proche de celui enregistré au milieu des années quatre-vingt.
L’aggravation probable des inégalités territoriales d’accès aux soins
Des écarts de densité médicale importants existent déjà. En région Centre, par exemple, les effectifs de médecins généralistes sont inférieurs de 20 % à la moyenne nationale.
Au total, selon les travaux réalisés par les missions régionales de santé, 2,3 millions de personnes vivent dans 643 zones identifiées comme « en difficulté » ou « fragiles » en termes de présence médicale.
Or, la baisse du nombre de médecins en activité va se traduire par un creusement de ces disparités notamment en zone rurale, en zone de montagne ou dans les quartiers sensibles des périphéries urbaines.
Ce problème ne se résoudra pas spontanément. Un sondage commandé par l’ordre national des médecins fait apparaître que 63 % des étudiants et 60 % des jeunes médecins n’envisagent pas de s’installer en zone rurale, en raison des exigences fortes de présence et de disponibilité.
Quelles sont les mesures prises pour corriger les inégalités territoriales ?
Depuis 2005, les pouvoirs publics ont privilégié le recours à des mécanismes d’incitation financière pour favoriser l’installation ou le maintien des médecins dans les zones sous-médicalisées déterminées par les missions régionales de santé.
Sous certaines conditions (lieu d’installation, durée limitée), les médecins bénéficient d’exonérations partielles au titre de l’impôt sur le revenu et de la taxe professionnelle.
- des aides encouragent la création des cabinets en zone sous-médicalisée: prime à l’installation, mise à disposition d’un logement, prise en charge de tout ou partie des frais d’investissement ou de fonctionnement nécessaires à l’activité de soins.
- une majoration des honoraires de 20 % est versée par l’assurance maladie aux médecins exerçant en groupe dans les zones sous-médicalisées et s’engageant à poursuivre cet exercice pendant trois ans.
- des dérogations au parcours de soins sont prévues afin que les assurés consultant les médecins nouvellement installés dans les zones sous-médicalisées ne soient pas pénalisés pour non respect des règles de consultation du médecin traitant.
Or, ces dispositifs sont insuffisamment efficaces, en partie faute d’une véritable politique d’information en direction des principaux intéressés.