enfants, ados |
27/10/2007
Depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, les autorités ainsi qu'un certain nombre d'organisations, comme le HCR, MSF ou France Terre d'Asile ont mis en garde contre la démarche de l'Arche de Zoé au Tchad.
France Terre d'Asile indiquait dès le mois d'Août que, bien que le but affiché soit très honorable, les propos tenus sur son site par cette association française ainsi que le concept même de l’opération semblaient dangereux.
Nous avons plusieurs raisons de penser que cette opération est irresponsable et malhonnête.
Tout d’abord, l’association « l’Arche de Zoé » déclare organiser cette opération avec le soutien ou au moins l’accord du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies. Le HCR s’est fermement opposé aux initiatives « privées » de déplacement des mineurs non accompagnés loin de leur région d’origine. Il doit publier prochainement un communiqué démentant toute implication de sa part dans les actions de cette association et démontrer le danger de cette initiative irresponsable.
D’autre part, cette opération contournerait le mécanisme de l’adoption internationale, la seule légitime en l’absence d’un accord spécial intergouvernemental. Le fait que ces enfants ne sont pas accompagnés reste à prouver. En effet, dans les zones de conflits, établir l’absence d’une famille nécessite de longues recherches et, selon la pratique du HCR, une période de deux ans est laissée aux proches pour se manifester. Le procédé d’un charter d’enfants soudanais sans visa ni laissez-passer ressemble plus à une aide à l’entrée irrégulière sur le territoire qu'à une action de sauvetage. Malheureusement, ce procédé pourrait également être préjudiciable aux enfants. La procédure de la demande de protection au titre de l’asile n’est absolument pas adaptée à cette situation et cette idée nous semble purement fantaisiste.
Enfin, selon nos informations et dans l’hypothèse improbable où l’enfant se trouverait sur le territoire français, vous, en tant que personne physique souhaitant accueillir un orphelin soudanais n’ayant pas d’attaches familiales avec l’enfant, n’auriez aucune garantie d’être désignée par l’Aide sociale à l’enfance en tant que famille d’accueil. Les critères de choix de ces familles sont très stricts et comportent, entre autres, la nécessité d’être en possession d’un diplôme d’assistante maternelle.
Le fait que cette association demande aux familles intéressées de financer des frais importants, bien qu’inférieurs au coût engendré par une procédure d’adoption internationale, sans vous donner l’espoir réel d’obtenir le placement d’un enfant au sein de votre foyer, nous fait penser à une fraude.