santé, soins |
31/12/2007
Les 35 heures ont donné le coup de grâce à la gestion des ressources humaines dans les hôpitaux. Depuis longtemps, le système connaissait des tensions :
- manque de personnel qualifié,
- manque de moyens financiers pour rétribuer des métiers pas toujours faciles.
En travaillant 4 heures de moins par semaine, médecins et infirmières ne pouvaient plus faire face à des plannings bourrés comme le métro un jour de grève. Maintenant, les heures travaillées en trop s'accumulent et devraient soit être payées (mais avec quel argent ?), soit récupérées (mais comment se passer du personnel déjà en sous-nombre ?).
Rappelons que les personnels de la fonction publique hospitalière représentent plus de 20 % des 5 millions d'emplois publiques. C'est ainsi près de 23 millions d'heures supplémentaires qui ne seraient pas réglées.
Concertation sur les comptes épargne-temps et les heures supplémentaires à l’hôpital
Roselyne Bachelot, ministre de la santé, ouvrira la concertation sur les CET (comptes épargne-temps) et les heures supplémentaires à l’hôpital au début janvier 2008.
Les 7 et 8 janvier, elle recevra ainsi les présidents des quatre intersyndicats de praticiens hospitaliers, puis les organisations syndicales représentatives d’agents de la fonction publique hospitalière pour cadrer la concertation qui sera conduite par la suite. Pourquoi une concertation alors que les règles du CET et des récupérations étaient déjà fixées ? Parce que la ministre sera probablement contrainte de rejouer la blague de Coluche "dites-moi ce dont vous avez besoin et je vous dirai comment vous en passer". Autrement dit, une partie des heures ainsi accumulées risque fort d'être annulées, faute de pouvoir faire mieux.
Pour aller à la rencontre des praticiens et agents hospitaliers en cette période de dialogue social, elle s’est rendue ce jour au SAMU du centre hospitalier de Pontoise à la rencontre des urgentistes, particulièrement sollicités en période de fêtes.
Le 10 janvier, elle se rendra au groupement hospitalier Simone Veil, à Eaubonne-Montmorency, afin de rencontrer chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs et personnels de bloc opératoire.
Rappelons également que les médecins des urgences sont en grève (théorique) depuis le 24 décembre et qu'ils sont maintenant rejoints par les anesthésistes.
Urgentistes et anesthésistes prévoient de refuser les gardes et les astreintes à partir de jeudi 3 janvier.