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24/01/2008
La France peut se vanter d'avoir 300 sortes de fromage, mais elle doit aussi avouer 2 autres spécialités en matière d'emploi que nos voisins ne nous envient pas :
- depuis plus de 20 ans, un chômage résistant à tous les traitements,
- dans ce contexte, un chômage des plus de 50 ans qui bat tous les records européens.
Moins de 40% des actifs de plus de 50 ans ont un emploi aujourd'hui en France, soit pas loin de 10 points de moins que dans la plupart des pays d'Europe. Pas terrible.
Encore un plan
Christine Lagarde a annoncé, le 21 janvier, un plan d’action pour relancer l’emploi des seniors. L'objectif serait d'atteindre un taux d’emploi de 50 % d’ici à 2010.
Malheureusement, en dehors d'une nouvelle campagne de promotion et d'une série de nouvelles réunions à l'ANPE, on ne voit pas bien ce que cette démarche supplémentaire apporte. Tout juste permettra-t-elle probablement aux plus âgés de patienter jusqu'à l'âge de la retraite et aux plus jeunes d'attendre jusqu'à une hypothétique, mais pas improbable, embellie du marché du travail.
La ministre de l’Emploi a présenté :
- la nouvelle offre de services de l’ANPE,
- des mesures incitatives de l’assurance chômage destinées à favoriser le retour à l’emploi
- une campagne de communication Emploi-Seniors qui sera lancée le 28 janvier prochain.
L'ANPE prend de bonnes résolutions
L’ANPE s’est engagée à faire bénéficier les 425 000 demandeurs d’emploi d’un accompagnement renforcé, avec un suivi mensuel dès le premier mois au lieu du quatrième.
"Pour relancer la motivation des seniors, les parcours de recherche accompagnés seront multipliés et les prospections d’emploi plus ciblées." C'est probablement confondre manque de motivation des seniors et désarroi dans une recherche qui ressemble immédiatement plus à la quête du Graal ; belle, mais terriblement difficile. C'est aussi l'occasion de se demander pourquoi l'ANPE ne "ciblait" pas mieux jusqu'alors.
Les entreprises, quant à elles, seront démarchées et disposeront d’une information complète sur les aides à l’emploi dont elles bénéficient lorsqu’elles embauchent des plus de 50 ans. Là aussi, on peut rester songeur et se demander pourquoi les entreprises ne se précipitaient pas déjà sur la manne financière ainsi proposée.
"D’autres dispositifs d’accompagnement - diagnostic personnalisé des besoins, présélection des candidats, évaluation en milieu professionnel préalable au recrutement et suivi de l’intégration du salarié dans l’entreprise - pourront aussi leur être proposés. "
L'UNEDIC met la main à la poche
Plus convainquant, l’assurance chômage envisage, pour sa part, de guider les entreprises parmi les diverses aides ou contrats spécifiques.
De plus, elle financera 450 des 600 millions d’euros annoncés par la ministre en élaborant des mesures incitatives pour les seniors. Parmi celles-ci:
- le paiement du différentiel de salaire en cas de reprise d’un emploi moins bien rémunéré que le précédent,
- la possibilité de cumuler une allocation chômage et un temps partiel, ou encore le contrat de "professionnalisation adulte".