automobile, 2 roues |
19/03/2008
Selon un tout récent rapport de l’ AEE (Agence Européenne de l’Environnement) "Climate for a transport change", l’Europe ne parvient pas à restreindre les émissions de gaz à effet de serre causées par les transports. Une politique européenne trop axée sur l’amélioration technologique des véhicules et la qualité des carburants ne devrait donc pas parvenir à réduire les émissions de gaz à effets de serre et de polluants atmosphériques.
Lors du Conseil Européen du 13 et 14 mars dernier, réunissant les 27 chefs d’Etats et de gouvernements, l’ordre du jour se concentrait sur le très attendu paquet énergie-climat. A l’issue de ce conseil, les craintes exprimées face à la déforestation massive, à la hausse des prix alimentaires et le manque d’eau remettent en cause l’objectif pour intégrer 10 % d’agrocarburants dans les transports en 2020.
La déforestation tropicale
Pour FNE (France Nature Environnement), les agrocarburants ne sont pas la solution pour réduire la contribution du transport au dérèglement climatique. En effet, les surfaces agricoles européennes étant insuffisantes, l’Europe, pour satisfaire cet objectif, devra forcément importer des agrocarburants issus de la déforestation en milieu tropical (Brésil, Indonésie, Malaisie, etc.) avec des conséquences dramatiques pour la biodiversité et l’agriculture vivrière locale.
Repenser les transports
Pour Michel Dubromel, responsable du réseau transports de FNE; «Il est nécessaire de repenser nos besoins de transports. Les priorités de la politique des transports doivent être le report de la route vers des modes de transports moins polluants et la réduction de flux non nécessaires».
Le système en flux tendus, la non harmonisation fiscale du prix des carburants en Europe, la non intégration de la réalité des coûts du transport routier entraînent un large nombre de flux considérés comme absurdes par les écologistes.
FNE souhaite qu'en assurant la Présidence de l’Union Européenne à partir du 1er juillet 2008, la France décide de réviser l’objectif de 10 % d’agrocarburants dans les transports. De plus, elle estime nécessaire d’envisager la révision de la directive Eurovignette, pour faire payer au transport routier la vérité de ses coûts.