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23/06/2008
Après une semaine de pannes et d'incidents, 3 semaines de grèves des conducteurs, le pont en quelque sorte entre les grèves de mai et celles de juin, le trafic des trains est redevenu normal à Saint-Lazare.
Entre lassitude et énervement, les banlieusards reprennent un rythme normal alors qu'ils pouvaient supporter jusqu'à une heure de retard à chaque trajet, souvent déjà bien long.
Mais ce n'est qu'un répit. Les conducteurs ne sont assurés de garder leur foyer (là où ils dorment), que jusqu'en 2009. Pourquoi remettre au lendemain ce que l'on peut faire le surlendemain ?
Pollution, hausse des carburants, embouteillages : "Prenez les transports en commun". Chiche ! Le constat est vite fait en 20 ans, aucune ligne de transport d'envergure n'a été créée, la ligne de métro automatique 14 et le RER E n'offrent que des capacités et des parcours réduits. Quand aux tramways, ils sont plus ludiques que déterminants.
Les banlieusards restent avec des transports sales, mal sécurisés et surtout trop aléatoires.
Tout le monde ne peut pas prendre les transports en commun, une question de trajets atypiques, d'horaires de plus en plus décalés (travail du soir ou du week-end), de nécessité professionnelle (livreurs, entrepreneurs, commerciaux...).
Là aussi, aucune vraie avancée dans les transports. Périphérique, A86, A6, Francilienne sont saturés depuis 20 ou 30 ans, sans que le moindre mètre de bitume ne sorte de terre.
Pire, nous avons basculé dans le règne de l'autophobie. Bouchons organisés dans Paris en rétrécissant les boulevards, radars qui traquent les automobilistes au point qu'il devient difficile de faire autre chose que de mémoriser la dernière limite de vitesse et de la suivre sur son compteur. Ce radarisme massif, pris au nom de notre sécurité n'ayant eut a priori pratiquement aucun effet sur le nombre d'accidents.
Et en juillet, les 2 roues seront à leur tour traqués sur les trottoirs.
"Sauvons la planète ! Habitez dans le 7e et allez travailler en vélo ou en métro dans le 15e".
Les Parisiens qui font, sinon l'opinion, en tout cas souvent la décision, sont désormais retranchés dans leur belle capitale. Ils oublient parfois un peu vite qu'ils bénéficient d'une infrastructure hors du commun payée par l'ensemble des contribuables franciliens réduits à arpenter les quais de leur gare de banlieue à 6 heure du matin.
Ils oublient également que la manne financière dont ils bénéficient n'est pas issue de leurs propres contributions financières locales, mais plutôt des taxes professionnelles versées par les sièges des nombreuses entreprises domiciliées ainsi que des dividendes que leur procure l'incroyable patrimoine national édifié au bord de la Seine depuis les Capétiens.
Donc, moins de leçons, plus d'actions. Voilà, c'est dit.