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23/08/2008
L'Etat est le premier employeur de France (près de 3 millions d'emplois dans les 3 fonctions publiques : nationale, territoriale et hospitalière).
Ces emplois attirent, car ils ont la réputation d'être stables et maintenant correctement rémunérés par rapport au secteur privé (c'est du moins ce que dit la statistique sur les revenus - en réalité, c'est surtout l'emploi privé qui a perdu des plumes ces dernières années).
Eponger le chômage en recrutant toujours plus de fonctionnaires a longtemps été une tentation de nos gouvernements successifs, de droite comme de gauche. Résultat, une situation inédite sur le plan mondial, avec une fonction publique française pléthorique, efficace et dévouée, mais aussi lourde et coûteuse.
C'est décidé, l'Etat ne renouvellera plus qu'un emploi de fonctionnaire sur deux, il faudra gagner en productivité, notamment grâce à l'informatique. Du fait, alors que depuis 1993, plus de 60 000 agents étaient recrutés chaque année, en 2008, l’Etat n’embauchera que 45 000 personnes, et dans les années à venir, seuls 33 000 fonctionnaires seront recrutés en moyenne tous les ans.
Chaque année, environ 800 000 candidats se présentent à l'un des 3 000 concours et examens professionnels de l'Etat.
1200 personnes sont mobilisées pour gérer ces opérations, 1,2 million de copies sont corrigées, nécessitant plus de 10 000 correcteurs ou membres de jury.
La Documentation française met à la disposition du public son site formation-publique.fr.
Il propose :
Tous ceux qui s'intéressent à la fonction publique doivent jeter un oeil sur le site www.formation-publique.fr.
Chaque année, l'Etat dépense près de 110 millions d’euros pour organiser les concours de la fonction publique. 85 % sont des dépenses de personnel (gestionnaires et membres de jury).
Autre chose, sur les 800 000 candidats, 300 000 d’entre eux ne se rendent pas au concours auquel ils se sont inscrits (36%). ils gonflent néanmoins le coût, déjà élevé, de l’organisation de ces multiples sessions, en coût de gestion de dossier et de convocation.
En septembre dernier, Eric Woerth et André Santini ont demandé un rapport sur ce sujet. Le rapport de Marine Dorne-Corraze, conseillère à la Caisse des dépôts et consignations, propose plusieurs pistes, certaines sont déjà explorées, comme la mutualisation des concours. Le rapport préconise lui de diminuer le nombre d’épreuves, de les simplifier et de mettre en place des concours communs entre ministères, voire entre les trois fonctions publiques (Etat, hôpitaux, collectivités). Il recommande également de décourager les inscriptions multiples, de favoriser l’inscription dématérialisée ou de mettre en place des formules d’aides à la préparation des concours.
La gestion et le pilotage des épreuves pourraient aussi être déconcentrés au niveau des autorités locales (publicité, examen des dossiers, nomination du jury, publication des résultats, etc.) afin d’en simplifier l’organisation.