Nutri-Score : le bon affichage du niveau nutritionnel des produits alimentaires ?
02/05/2017
Le 27 avril, Marisol Touraine (Santé), Stéphane Le Foll (Agriculture), et Martine Pinville, (Commerce) ont signé une charte d’engagement avec Intermarché, Leclerc, Auchan et Fleury Michon, en présence des associations de consommateurs CLCV et UFC Que Choisir, concernant l'adoption du système d’information nutritionnelle Nutri-Score sur l’ensemble des emballages de leurs marques.
Un marquage simple
Visiblement, le débat a principalement porté sur la clarté du marquage, immédiatement compréhensible par tous.
Semblable à celui utilisé pour les automobiles et l'électro-ménager (un bon point), Il comprend 5 lettres de A à E sur fond coloré : de A (plus favorable sur le plan nutritionnel) à E (moins favorable sur le plan nutritionnel). Facile.
Sa facilité de compréhension l'a fait préférer à d'autres marquages plus complexes, mais aussi souvent plus précis.
Comment sont attribuées les notes nutritionnelles ?
Une grille de notation est établie en fonction de 4 critères négatifs (calories, graisses saturées, sucre, sodium) et 3 critères positifs (fruits, légumes et noix, fibres et protéines).
De savants calculs de savants ont permis d'établir pour chaque critère un barème qui permet d'aboutir à une note finale par produit. On leur fait confiance pour avoir vérifié à posteriori que le barème tenait la route sur les produits concernés.
Dans ce meilleur des mondes, on peut ainsi choisir d'un seul coup d'oeil entre deux brioches, celle qui contient le moins de gras, de sucre...
Les défauts de Nutri-Score
Outre cette tendance à vouloir normaliser et rationaliser désormais notre existence à tout prix, les observateurs ont trouvé au moins deux gros défauts à cette noble démarche.
Premièrement, le marquage n'est pas obligatoire et son calcul est laissé au fabriquant : du coup, on imagine bien que les producteurs qui s'estimeront mal classés ne vont pas se précipiter pour marquer leurs produits et on risque de voir beaucoup d'étiquettes A dans les rayons.
Enfin, ce type de barème pénalise les éléments indispensables pour la santé, comme l'huile, le beurre, le sucre, mais dont il faut limiter les quantités consommées quotidiennement et ne dit rien à l'inverse sur des drôles de produits plus ou moins toxiques ou allergènes comme les colorants, épaississants, émulsifiants... A la limite, un produit qui ne contiendrait pas ou peu des premiers, mais la quasi-totalité des seconds emporterait la palme.
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