consommation, vie quotidienne |
(doc. )
26/04/2012
Pour faire plaisir à Benjamin, une copine de 13 ou 14 ans a eu la bonne idée de lancer une grande invitation sur Facebook. Résultat, entre 35000 et 50000 jeunes s'apprêtaient à venir à la fête à Benjamin.
Le père effaré a décidé de déposer une plainte contre X.
Mais de quoi faut-il s'étonner le plus ? Des fameux réseaux sociaux, capables de tout multiplier dans des proportions aberrantes (contacts, propos, dérapages, blagues...) ou de l'écho monstrueux dans les médias qui ont tous repris cette nouvelle, comme une respiration dans la campagne électorale. N'y avait-il pas d'autres "chiens écrasés" justifiant un papier dans les colonnes de nos plus fameux éditorialistes ?
Pour la première fois, parait-il, le QI serait en train de régresser, bref, la télé et Internet rendraient con.
Autre exemple, amusant au départ, mais au final plutôt inquiétant, le savonnage de Rachida Dati qui fait encore tous les jours le bonheur des humoristes.
Pourtant, quand on écoute bien son propos, il y avait autre chose dans sa phrase, autre chose de bien plus important. Grosso modo, elle disait que la crise économique avait pour origine notamment le fait que les actionnaires demandaient aux entreprises des bénéfices largement supérieurs à l'inflation (et non pas fellation). Moralité, Rachida Dati n'est pas une grande économiste, mais on devient un peu plus con en n'écoutant que la blague sur la fellation sans avoir eu à réfléchir au vrai sens du propos.
Dire, écouter, répéter sans vérifier ni chercher à comprendre, braire tous dans le même champ au même moment (en courant parfois), voila la maladie qui frappe les médias et leurs usagers, c'est-à-dire nous tous, sans que le phénomène soit désiré, décidé, orchestré par qui que ce soit. Une civilisation de canards sans tête que rien ne peut arrêter.
Dans le même temps, un système globalisant, Facebook, Google, Wikipedia... qui diffusent les mêmes infos, avec la même faiblesse de critères de pertinence, en même temps sur des masses à l'échelle des continents.
Allez, on en discutera tous ce soir à la fête à Benjamin !