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26/06/2009
L’EMEA (Agence européenne d’évaluation des médicaments) a émis un avis défavorable au maintien sur le marché des médicaments anti-douleur contenant du DXP (dextropropoxyphène) dont le plus connu est le Di-Antalvic. Cet avis, s’il est confirmé par la Commission européenne, conduira au retrait du marché de toutes les spécialités contenant du DXP dans l’Union européenne.
Mais fait plutôt rare, l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) ne cache pas son désaccord.
L'EMEA signale plusieurs cas de décès, notamment en Suède, après des cas de surdosage. Or, l'Afssaps ne mesure pas la même ampleur du phénomène en France. De plus, il n'existe pas beaucoup d'alternatives à cet anti-douleur : problème.
Voici une partie de l'argumentaire des autorités française. Difficile d'être plus clair en langage diplomatique :
"Au cours de la réévaluation européenne, l’Afssaps a exposé ses arguments pour le maintien de l’association DXP/paracétamol, compte tenu notamment d’un profil de sécurité d’emploi satisfaisant dans des conditions normales d’utilisation et de pratiques différentes en France dans le choix des médicaments en cas d’intoxication médicamenteuse volontaire, mais aussi dans le mode de conditionnement de ces produits et leurs conditions de délivrance. Elle a fait également valoir les études comparatives les plus récentes qu’elle a fait effectuer sur les effets indésirables, et les décès enregistrés avec les principaux antalgiques de pallier II.
Les résultats font ressortir que l’association DXP/PC n’est pas le type de produit qui présente le risque le plus élevé au regard du niveau de consommation, sur la base des données françaises. De plus, ces médicaments, qui sont utilisés de longue date, disposent en conséquence d’un important recul en pratique clinique.
Pour toutes ces raisons, l’Afssaps estime à ce stade que l'impact d'un retrait sur la santé publique est très incertain dans le contexte français."
L’Afssaps organisera le retrait définitif des spécialités pharmaceutiques contenant du DXP dans un délai de l’ordre d’un an afin de préparer le passage aux alternatives thérapeutiques.
Afin d’aider les médecins à trouver la solution de remplacement la plus adaptée à leur patient, l’Afssaps met en place un groupe d’experts.
Dans la mesure où le retrait de ces médicaments sera progressif, les patients sont invités à contacter leur médecin, sans urgence, par exemple dans le cadre du renouvellement de leur ordonnance, afin que leur traitement soit reconsidéré.
Voici la liste des médicaments contenant du DXP (dextropropoxyphène) désignés par l'Afssaps :