revenus, aides sociales |
23/07/2009
Un rapport de la Commission européenne vient de souligner la gravité de la situation du secteur laitier. Il propose des réponses d’urgence, comme le relèvement du plafond de minima pour les aides nationales, ainsi que l’augmentation des moyens alloués à la promotion des produits laitiers.
Pourtant, dans cette période de baisse très importante des prix du lait chez le paysan, les prix dans les rayons des supermarchés ne suivent pas la même diminution. C'est ce que souligne l'UFC à l’occasion de la présentation de l’enquête de la DGCCRF sur les marges de la filière laitière.
La hausse du prix du lait payé aux éleveurs survenue en 2007-2008 a bien été immédiatement répercutée sur les prix en rayon de tous les produits laitiers, notamment pour la brique de lait qui a alors augmenté de +15 % (prix du lait demi-écrémé).
Pourtant, depuis cette période faste, le prix du lait matière première s’est effondré et a perdu près de la moitié de sa valeur. Mais, alors que pour la plupart des produits laitiers, cette baisse a été plus ou moins bien répercutée aux consommateurs (-12% pour le yaourt nature, -9 % pour le beurre, -6 % pour le camembert...), pour le lait de consommation, le prix n’a baissé que de 2 %, alors qu’en toute logique, il aurait pu baisser de 20 %.
Sachant que le prix du lait agricole, qui représente l’essentiel du coût de revient, coûte désormais moins cher qu’avant la hausse de 2007- 2008, il est clair que s’opère actuellement une confiscation de cette baisse de prix.
En fonction du type de produit, ce sont tantôt les industriels, tantôt les distributeurs qui accaparent cette marge. Dans le cas des marques nationales, les indices de l’Insee démontrent que ce sont les fabricants qui ont maintenu leurs prix à un niveau élevé. Le caractère très concentré du secteur, où deux industriels −Lactalis et Sodiaal- accaparent 75 % du marché, a sûrement favorisé cette politique tarifaire préjudiciable aux consommateurs.
A l’inverse, dans le cas du lait à marque de distributeur (MDD), le prix sortie d’usine ayant baissé de 10% depuis décembre, c’est la distribution qui n’aurait pas répercuté la baisse de prix aux consommateurs.
Cette absence de baisse des prix dans les rayons est du même ordre que celle que dénonçait déjà l'UFC sur le prix de la viande (lire notre article du 28 janvier).