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18/12/2009
L'Afssaps (Agence Française de Sécurité Sanitaire des produits de santé) souhaite attirer l'attention des toxicomanes sur le nombre de décès par surdose qui est en progression en France depuis 2006.
Une enquête annuelle sur les produits en cause dans les décès des toxicomanes rapporte une tendance à l’augmentation des cas de surdoses liés à l’héroïne. L’héroïne seule est impliquée dans 22,6% parmi 168 cas de surdoses mortelles en 2006. En 2007, ce chiffre passe à 29,2% sur 192 cas et en 2008 à 28,5% sur 217 cas.
Les systèmes d’observation relatifs aux drogues illicites font apparaître une variabilité importante concernant la teneur en héroïne des produits en circulation. Ces conclusions font suite aux analyses réalisées en 2008 et 2009 dans le cadre de saisies par les services de police, douanes et gendarmerie. Elles confirment la situation observée dans le cadre de l’analyse de produits collectés auprès d’usagers.
Les écarts de concentration en héroïne pure entre les poudres en circulation peuvent être très importants. Les pourcentages d’héroïne peuvent en effet varier de 0 à plus de 60% sans qu’aucune caractéristique physique, comme par exemple la couleur, ne puisse formellement présager leur composition.
De plus, certaines données suggèrent que la part des échantillons dosés à plus de 30% est également en augmentation alors qu’habituellement, les échantillons d’héroïne circulant présentent plutôt des concentrations de l’ordre de 10%.
Cette grande variabilité accroît la probabilité pour les usagers de consommer, sans en avoir connaissance, des produits très concentrés en héroïne. Ce phénomène augmente donc encore le risque de surdose qui peut être mortelle, quelle que soit la voie d’administration du produit (injection ou « sniff »).
Ce risque est encore plus marqué chez des sujets qui consomment de l’héroïne occasionnellement ou pour la première fois.