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21/04/2008
Les 16, 17 et 18 mai 2008 est programmé à Cluny (Saône et Loire) dans le cadre d’une «Fête de la chasse», un «championnat de France» de déterrage. Il s’agit d’un concours de chiens de chasse, dont les terrains de jeu seront les milieux naturels, et les «cibles» des animaux sauvages, en particulier des blaireaux.
Le déterrage a pour principe d’acculer un animal au fond de son terrier à l’aide de chiens. Ensuite un équipage creuse à l’aide de pelles et de pioches la galerie concernée afin de pouvoir attraper l’animal à l’aide de pinces puis de le mettre à mort ou, plus rarement, le relâcher à distance de son lieu de capture. Cela en pleine période de reproduction ! C’est la technique de chasse la plus cruelle pratiquée aujourd’hui en France. Elle est pourtant autorisée par un arrêté ministériel, y compris au mois de mai, lorsque les petits sont à peine sortis des terriers et encore dépendants des adultes.
Pour justifier le déterrage, les chasseurs invoquent généralement la régulation de certaines espèces, en réponse aux dégâts qu’elles occasionneraient aux activités agricoles. Cet argument n’est pas valable pour le blaireau, qui ne cause que des dégâts minimes aux cultures. Le blaireau se nourrit essentiellement de vers de terre, insectes, mollusques, micro-mammifères, fruits et tubercules. Parfois, les terriers creusés dans des parcelles agricoles peuvent ponctuellement causer de réels problèmes d’éboulement. Ce sont les rares cas où une intervention peut être nécessaire.
Mais le déterrage pratiqué dans le seul but de faire concourir des chiens pour un « loisir », ne présente aucune utilité, perturbe la faune sauvage et porte atteinte à la biodiversité.
La CAPEN 71 et la fédération France Nature Environnement demandent que cette compétition ne soit pas autorisée, considérant qu’elle n’a aucune utilité publique et qu’elle porte atteinte à la préservation de la biodiversité Signalons enfin que le blaireau n’est pas dans un état de conservation favorable. L’espèce est protégée en Grande-Bretagne, Italie, Irlande, Espagne, Grèce, Belgique, Pays-Bas et au Luxembourg.
L’observation des animaux sauvages dans la nature, l’information scientifique et la pédagogie de la préservation sont des activités accessibles à tous et plus éducatives pour valoriser et préserver la nature que cette « technique de chasse » cruelle.
La CAPEN 71 ajoute qu’un « Plan régional pour la conservation de la diversité biologique » s’avère de plus en plus utile à établir pour la Région Bourgogne.