handicap |
03/09/2008
On entend tellement de bonnes choses en faveur du logement social ou du handicap que l'on est presque surpris de voir qu'à Paris, "la plus belle ville du monde", une femme handicapée et nécessitant des soins médicaux peut se retrouver à la rue.
Souffrant de sclérose en plaques, Ananie ne se déplace qu'en fauteuil. Il y a 3 ans, son appartement en rez-de-chaussée qu'elle loue à un propriétaire privé est mis en vente et elle est priée de quitter les lieux dans un délai normal.
Elle relance alors l'OPAC (les HLM de Paris), chez qui son dossier de demande de logement social dort depuis 15 ans. Elle signale son handicap et la nécessité de disposer rapidement d'un logement adapté.
L'OPAC lui proposera 2 logements HLM standards où elle ne peut même pas rentrer ni circuler (sauf à se faire porter et déposer dans un coin comme un meuble).
Soucieux de ne pas laisser la pauvre dame à la rue, le Préfet de Police lui a fait cette recommandation conforme à son sens de l'ordre public «je vous invite à accepter toute proposition que les services sociaux pourront vous faire avant cette date [1er septembre 2008]. La prise en considération de l’évolution de votre maladie pourra intervenir dans une prochaine recherche, à moyen terme, d’un logement plus adapté.». Ou pas... comme dirait Pierre Palmade.
Hier matin, manu militari, la police est venue l’expulser de son domicile. A la rue, avec quelques affaires et son fauteuil roulant. Les affaires resteront encore accessibles un mois et après elle finiront dans un garde-meuble. Quand à Ananie, elle est contrainte de squatter chez sa soeur, pas vraiment équipée pour celà.
15 ans d'attente pour obtenir un logement, c'est un peu long, mais tellement banal. Des constructions récentes avec des portes étroites et des marches pour atteindre l'ascenseur, qui n'en a pas vu ?
Ananie n’a aucune difficulté pour le paiement de son loyer qu’elle règle régulièrement. Le seul problème c’est son handicap.
Le gouvernement a déclaré vouloir s'attaquer efficacement à ces problèmes. Chiche.
Ci-dessous la réaction de la NAFSEP (Association Française des Sclérosés en Plaques) qui soutient Ananie.