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12/12/2008
En mars 2000, lors du Conseil Européen de Lisbonne, les chefs d’États et de gouvernements ont invité les quinze États membres de l’Union à « réduire de moitié, d’ici 2010, le nombre de personnes de 18 à 24 ans n’ayant accompli que le premier cycle de l’enseignement secondaire et ne poursuivant pas leurs études ou leur formation».
Il en résulte le programme des "Ecoles de la Deuxième Chance" qui s’adressent aux jeunes de 18 à 25 ans (dans certains cas on peut aller au-delà de 25 ans). Il s’agit de jeunes sortis du système scolaire sans diplôme, c’est-à-dire pour qui l’école n’a pas été un succès.
L’Ecole de la Deuxième Chance offre une formation de 9 mois à 1 an. Il s’agit de parvenir à la maîtrise des savoirs de base: lire, écrire, compter, notions d’informatique, notions d’une langue étrangère.
Pendant cette période, les jeunes sont amenés à faire deux ou trois stages dans des entreprises de la région pour découvrir le monde du travail, ses contraintes, ses possibilités. La formation est très personnalisée, c’est-à-dire que chaque jeune est suivi à l’intérieur de l’école par un « référent » avec qui il peut s’entretenir de ses problèmes tant pédagogiques que personnels. Dans l’entreprise, il est suivi par un tuteur.
A la fin de son parcours dans l’Ecole de la Deuxième Chance, le jeune peut obtenir un certificat qui indique son niveau de compétences et lui sert de passeport pour entrer dans la vie active.
Le réseau des Ecoles de la 2e chance a accueilli 3 713 jeunes en 2007 en augmentation de 39 %, 61 % des sorties sont positives et débouchent immédiatement vers l’emploi ou la qualification. Cette année, les Ecoles de la Deuxième Chance accueilleront 4.500 stagiaires sur 41 sites implantés dans 12 régions et 25 départements français.
En France, plus de 150 000 jeunes sortent chaque année sans qualification ou sans diplôme du système scolaire. L'école de la République laisse beaucoup de ses élèves sur le bord du chemin dans un pays ou l'éducation est pourtant le principe premier de l'égalité des chances.
On le sait depuis longtemps, et l'augmentation des budgets ou la création de diverses "usines à gaz" n'y ont rien fait : l'Education Nationale ignore l'individu et fournit à tous le même enseignement théorique, qu'ils réussissent ou non.
On ne peut donc que regretter le peu d'investissement de l'Etat dans ce dispositif, presque entièrement financé par l'Europe et les collectivités locales (environ 8100 euros par élève).
C'est pour ces raisons que le député Jacques Grosperrin vient de déposer un projet de loi visant à créer une école de la deuxième chance dans chaque ville de plus de 50 000 habitants.
Cela impliquerait probablement une réelle volonté de l'Etat, de l'Education nationale et des enseignants de réfléchir à la véritable mission de l'Enseignement public. Pas gagné.