enseignement |
28/05/2015
La différence de niveau en mathématiques en fin d'école primaire s'est encore accrue. Notamment, le nombre d'élèves en grande difficulté en mathématiques s'est considérablement accru entre 2008 et 2014 (+1,1%, c'est beaucoup).
De la même façon, le niveau des élèves les meilleurs a également progressé.
C'est le dispositif CEDRE qui mesure tous les 6 ans le niveau de maîtrise des élèves dans les différentes disciplines.
En six ans (2008-2014), le score moyen en mathématiques des élèves de fin de CM2 reste stable en moyenne, passant de 250 à 249 points. Cependant, la proportion d’élèves en difficulté, voire en grande difficulté, augmente, passant de 15 % à 16,3 %.
Répartition des élèves par groupes de niveaux en 2008 et en 2014(doc. Yalta Production)
L'écarte s’accentue entre les élèves au niveau et ceux qui sont en retard.
Au-delà de cette stabilité globale, l'étude relève une baisse des performances en technique opératoire (calcul) mais une amélioration concernant l’estimation des ordres de grandeur (vraisemblance des résultats).
La DEPP indique que ces résultats sont dans la continuité des études déjà menées sur l’enseignement des mathématiques à travers PISA, les résultats du diplôme national du brevet (DNB) ainsi que la maîtrise du socle au palier 2 et au palier 3.
Les retards de niveau se font davantage sentir dans les établissements publics classés en éducation prioritaire.
Ainsi, le contraste s’accentue entre les élèves des groupes les plus extrêmes. Pour les écoles en éducation prioritaire, les effectifs des groupes d'élèves obtenant de mauvais résultats augmentent sans surprise tandis que ceux de hauts niveaux restent relativement stables.
On observe l'inverse au sein des écoles privées.
L’indice de position sociale moyen (IPS) de chaque école, calculé à partir des données disponibles pour les collégiens sur leur école d’origine, permet de caractériser les écoles et de croiser leur niveau social avec les performances des élèves. On constate alors la corrélation généralement observée entre l’origine sociale et les performances scolaires.
Pire, comparé à 2008, le score moyen des écoles les plus défavorisées recule de manière significative et celui des écoles les plus favorisées augmente légèrement, traduisant ainsi un accroissement des inégalités sociales en mathématiques à l’école.
Jusqu'alors, l'essentiel des discours officiels étaient basés sur une rhétorique anti-discrimination, voire parfois, anti-élitisme. On perçoit moins dans les intentions de l'Education nationale la volonté d'investir massivement les quartiers sensibles (autrefois on disait populaires, c'était quand même plus optimiste).