consommation, vie quotidienne |
08/07/2009
A compter du 1er juillet 2009, la baisse de la TVA sur la restauration de 19,6 à 5,5% devrait permettre à la fois d'alléger l'addition et d'améliorer les salaires ou de permettre de nouvelles embauches. La profession s'y est engagée. Mais, comme dit le proverbe, les promesses n'engagent-elles que ceux qui les croient ?
Les restaurateurs se plaignent depuis des années de la différence de taux de TVA entre la restauration rapide et vente à emporter qui est de 5,5% et celle de la restauration traditionnelle qui est de 19,6%.
Déjà promise par Jacques Chirac, puis par le candidat Sarkozy, cette baisse sur un secteur emblématique de l'art de vivre à la française n'a été gagnée qu'après une longue lutte au niveau de l'Europe. Les Allemands, notamment, qui ne sont pas de fins gastronomes, étaient réticents à toute baisse de prélèvements.
A travers un contrat dit «Contrat d’Avenir de la restauration», signé en avril 2009, les organisations s’engagent à répercuter totalement les gains obtenus sur la baisse des prix, la création d’emplois, l’amélioration de la situation des salariés et la modernisation du secteur. A vérifier donc.
Les organisations professionnelles se sont engagées à répercuter la baisse sur les prix pour le consommateur :
Plus d'un demi million d'emplois découlent de l'hôtellerie et la restauration.
Les professionnels se sont engagés à embauchés 20 000 salariés supplémentaires en contrat définitifs et autant de jeunes en formation (alternance − apprentissage ou contrat de professionnalisation). Au final, ils n'ont pas pris un grand risque en fixant cet objectif, plutôt modeste.
Une autre partie de la manne devrait aller logiquement à l'amélioration des salaires. On le sait, les restaurateurs peinent à trouver et à garder des salariés compétents et motivés. Ils auraient tord de louper l'occasion de fidéliser les meilleurs.
Le respect global de cet engagement pourra se vérifier chaque année en lisant les DADS (déclaration annuelle des salaires que doit faire chaque employeur).
La DGCCRF pratiquera des relevés de prix et un comité de pilotage fera un bilan régulier de l'évolution des prix et de l'emploi dans le secteur. Au delà, il semble que le gouvernement compte surtout sur la bonne volonté de chacun.
Or dans un contrat, il y a normalement une clause en cas de non respect des obligations. Là, on ne voit pas bien ce que feront les autorités en cas de non respect général de cet accord; sachant qu'il ne sera plus possible de retourner à Bruxelles pour demander le retour de la TVA à 19,6%.
Enfin, quand on les interroge, beaucoup de professionnels n'ont pas encore compris ce qu'ils doivent faire et surtout, ce qu'ils risquent s'il ne le font pas.
Pas grand-chose, de fait sera perçu par le client. Une baisse de 12% au gré du restaurateur sur quelques plats ne va pas révolutionner l'addition. Mais voyons plutôt le verre de beaujolais à moitié plein, cela va quand même dans le bon sens, on n'y était plus habitué.