santé, soins |
Professeur Philippe Evrard, neurologue
(doc. Yalta Production)
09/03/2012
Après 2 ans de travail, la HAS (Haute Autorité de Santé) et l'ANESM (Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) viennent de publier une recommandation de bonne pratique concernant l'autisme et les TED (Troubles Envahissants du Développement). 160 experts et 180 associations ou organismes concernés ont été consultés pour établir ce rapport dans un climat depuis longtemps passionné et dans un contexte de "Troubles Envahissants du Système de Santé".
Environ 100 000 familles sont concernées en France par ces troubles.
Les causes de l'autisme et des TED (Troubles Envahissants du Développement) sont diverses et encore souvent mal connues. Touchant à des dysfonctionnements intellectuels complexes, le champ des recherches est resté vaste et sujet à l'originalité, pour ne pas dire parfois au charlatanisme. Depuis longtemps, un débat passionné s'est institué entre tenants d'une approche ou d'une autre, entre soignants et associations de malades et leurs familles et entre psychiatres, neurologues ou comportementalistes.
Longtemps en France, les thérapeutes semblent avoir poussé les approches psychanalytiques contrairement à des pays étrangers où des méthodes basées sur des approches éducatives et comportementales ont conduit à des diminutions inégales mais substantielles des troubles.
A propos des approches psychanalytiques, le rapport souligne que l'absence de données sur leur efficacité et les avis divergents des experts ne permettent pas de conclure à la pertinence de cette approche, ce qui n'est pas sans provoquer de remous.
Egalement, il exprime son scepticisme voire son désaccord avec d'autres méthodes expérimentales ou parfois exotiques, comme le packing, les méthodes Feuerstein ou Padovan.
A l'heure où un 3e plan Autisme devrait voir le jour, les experts ont insisté sur le manque cruel de moyens de diagnostic et de prise en charge des enfants concernés. Ils souhaitent un dépistage le plus précoce possible des troubles et dans tous les cas avant 4 ans. Or, entre 6 mois et 2 ans de délais sont généralement nécessaires pour pouvoir consulter un spécialiste et une fois le bon diagnostic posé, plusieurs années seront nécessaires avant de bénéficier d'une prise en charge dans une structure adaptée.
Pour télécharger le document "Recommandation de bonne pratique - Autisme et autres troubles envahissants du développement"
... et ci-dessous un résumé.