handicap |
01/09/2009
L'accessibilité, c'est le 2e mot clé à la mode après le "sauvez-la-planète" : on en met un peu partout dans les pubs et les discours. Dans les faits, c'est un peu moins évident.
C'est ce que constatent chaque jour depuis 2 ans les usagers de la SNCF sur les lignes de Saint-Lazare.
Les gares sont devenues inaccessibles pour cause d'amélioration... de l'accessibilité. Et ce n'est pas fini.
Si vous êtes handicapé, mal-voyant ou simplement un peu âgé, restez chez vous et revenez dans 2 ou 3 ans, ce sera vachement bien !
Voilà maintenant des mois que les boutiques sont fermées, les couloirs condamnés, les escalators arrêtés. Pour une personne à mobilité réduite, c'est le parcours du combattant.
La gare, parmi les plus fréquentées d'Europe, avec 700 000 voyageurs par jour, s'est seulement fendue d'un site Internet famélique qui indique les endroits où on ne peut plus passer (www.coeurstlazare.fr).
Problème, rien à espérer avant 2011. Un sacré retard pour une correspondance !
Dans les gares du réseau Saint-Lazare, les quais sont progressivement réhaussés pour faciliter l'accès des voyageurs, mais aussi pour accélérer le trafic.
Le problème c'est que ces travaux durent depuis des mois, pour ne pas dire des années et que rien n'a été mis en place pour au minimum laisser la fameuse accessibilité à son niveau précédent.
Les quais sont en friches, traversés par des palissades, les distributeurs introuvables, les escaliers mécaniques, vieux ou neufs, à l'arrêt et les escaliers ordinaires dangereux.
Ci-dessus, pourquoi ces escalators flambants neufs, installés depuis des semaines sont-ils toujours à l'arrêt ?
Dans une entreprise ou un grand magasin, ce genre de travaux serait effectué sur une durée beaucoup plus courte.
Enfin, demain, ce sera le bonheur, c'est promis.
Accessibilité, c'est un mot qui compte double, mais pour qui ?
Dans les années 70, on construisait tous les immeubles de la même façon. Il fallait d'abord escalader victorieusement une volée de 5 marches avant d'accéder à l'ascenseur. Et ces bâtisseurs visionnaires ont eu visiblement des descendants.
Il est temps que décideurs et architectes comprennent qu'accessibilité n'est pas seulement un argument vendeur.