emploi |
17/09/2009
Hervé Novelli vient de publier les chiffres provisoires de l'activité d'auto-entrepreneur qui a démarré au 1er janvier 2009.
Au 31 juillet 2009, l’INSEE comptabilisait 178 340 auto-entrepreneurs, soit beaucoup plus que les objectifs de départ de cette mesure.
Seuls les 70 000 auto-entrepreneurs inscrits au premier trimestre devaient déclarer leur chiffre d’affaires au 31 juillet 2009.
Le chiffre d'affaires total du 1er semestre s'élève à 180 millions d’euros.
La moitié des auto-entrepreneurs n'a pas réalisé de chiffre d'affaires en 6 mois et l'autre moitié n'a réalisé qu'une moyenne de 1400 euros par mois. Chiffre auquel il faut retrancher les charges (23% pour les services) et les frais (transport, matériel informatique, outillage, téléphone...). Bref, il reste au final bien moins que le SMIC pour la plupart d'entre eux. Pas très étonnant, vu que la majorité des activités tourne autour des services à la personne, domaine où l'on gagne nettement moins qu'un trader.
Hervé Novelli estime que "Ce chiffre d’affaires moyen est élevé compte tenu de la diversité des auto-entrepreneurs: certains exercent à plein temps alors que d’autres sont auto-entrepreneurs à titre complémentaire. " Il faudrait demander aux intéressés ce qu'ils en pensent.
L'optimisme du ministre fait plaisir, mais il ne semble pas tenir compte du fait que les 2/3 des auto-entrepreneurs étaient auparavant sans emploi, et qu'une bonne partie d'entre eux a probablement travaillé beaucoup plus que 35 heures pour réaliser leur rêve d'entreprise.
Cependant, que le premier semestre d'une activité soit financièrement modeste n'a rien d'étonnant. Les auto-entrepreneurs doivent se faire connaître et apprendre à rentabiliser leur action.
Il faudra donc attendre la fin de l'année pour faire un bilan économique plus réaliste.
Le statut d'auto-entrepreneur, faiblement ponctionné par les charges et les impôts, présente l'avantage de permettre un démarrage en douceur. Et au moins, quand on ne gagne rien, on ne doit rien, ce qui n'est pas le cas pour les autres statuts, hormis le portage salarial, un peu trop occulté par cette nouvelle mesure.
Reste que le gros défaut du statut, c'est la responsabilité pénale et financière et cas de problème qui pèse sur la personne de l'auto-entrepreneur et non sur une société anonyme (lire nos articles précédents).