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08/12/2009
L'UFC avait déjà montré du doigt les marges de la grande distribution au début de l'année (lire notre article du 28 janvier). Les mauvaises habitudes persistes. Malgré un effondrement des prix agricoles de 25%, les prix de produits alimentaires peu transformés comme le lait, la côte de porc ou le filet de poulet ont continué à grimper.
Et ce n'est pas la fameuse loi LME (Loi sur la Modernisation de l'Economie) qui a changé les choses. Rappelons qu'elle était censée répondre aux demandes des distributeurs pour leur permettre de mieux peser sur les prix. Pour peser, ils pèsent, mais pas comme prévu.
Les bénévoles des 102 associations locales de l’UFC-Que Choisir ont relevé dans 1 250 magasins les prix en rayon de trois produits peu transformés, dont la matière première agricole constitue une part prépondérante, et les a comparés aux prix agricoles qui les composent :
S’agissant du lait, entre septembre 2007 et septembre 2009, le prix payé à l’éleveur a baissé de 7%, mais pour le consommateur, les relevés démontrent que le prix de la brique de lait Candia a augmenté de 5 %. Pire, la brique de lait à marque distributeur a, elle, augmenté de 11%2. Le lien entre prix agricole et prix en rayon n’existerait donc qu’à la hausse, jamais à la baisse.
Interrogées à l'aide de plus de 1000 courriers sur les raisons de l'envolée des prix, les enseignes de distribution refusent généralement de répondre ou bottent en touche ("Voyez notre centrale d'achat", "Demandez à la DGCCRF")..
Les associations de consommateurs ont a plusieurs reprises demandé à la grande distribution de justifier l'évolution toujours à la hausse de leur marge. Dans la majorité des cas, elles refusent de répondre. Lorsqu'elles le font, elles avancent les mêmes arguments invérifiables sur l'augmentation de leur frais de fonctionnement et sur le fait qu'elles ne répercutent jamais en totalité les hausses de prix à la production.
Une position qui devient de plus en plus difficile à tenir.