Pouvoir d'achat : notre économie est-elle à la hauteur ?

06/05/2008

Retraites, santé, carburant... les français doivent se serrer la ceinture. Or, toute ménagère de moins de 50 ans sait cela, le pouvoir d'achat, c'est dépenser moins, certes, mais c'est aussi gagner plus. L'économie française est-elle à la hauteur de nos ambitions ?
Voilà une étude du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Emploi (Sessi) qui nous éclaire sur les résultats de notre production manufacturée. En bref, passable, doit mieux faire.

L'Europe fait mieux que la France

Résultats contrastés pour les différents pays européens :

• l'Italie boit la tasse,
• le Royaume Uni, dont on nous a beaucoup vanté les vertus libérales, rame,
• en France, la production de l’industrie manufacturière s’est accrue de 1,7 %, confirmant la légère reprise de 2006,
• mais le reste de l'Europe fait mieux,
• et surtout, l'Allemagne, qui a maintenant digéré la RDA, est repartit pour une croissance enviable à +4%.
  

Notre déficit se creuse

En 2007, les pays avancés clients de la France ont connu un ralentissement économique alors que notre demande intérieure restait dynamique. Conséquences, les exportations françaises de produits manufacturés ont beaucoup plus fortement ralenti que les importations. Ce phénomène a amplifié le manque de compétitivité, les délocalisations et la mondialisation des grands groupes. En conséquence, le déficit des échanges manufacturiers (hors matériels militaires) s’est lourdement creusé: il s’établit à près de 19 milliards d’euros (en valeur, CAF-FAB), après 5 milliards d’euros en 2005 et 4 milliards d’euros en 2006.

Les secteurs économiques qui souffrent

Si les biens d'équipement connaissent une relative bonne santé, le secteur automobile reste préoccupant, malgré une légère tendance à la reprise. Dans l’industrie automobile (7,1 % de la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière), la production de 2007, bien que légèrement inférieure à celle de 2006 (- 0,4 %), est repartie à la hausse (+ 5 %), bénéficiant d’un certain renouvellement de gammes. Ce rebond reste fragile et l’excédent commercial de ce secteur traditionnellement exportateur a pratiquement disparu en fin d’année.