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04/03/2010
La Poste est devenue le 1er mars une société anonyme à capitaux publics. Ce jour là, Christine Lagarde et Christian Estrosi ont inauguré la nouvelle Plate-forme Industrielle Courrier de Bois-d’Arcy. C'est ce nouveau statut et ce type de nouvelles installations modernes qui devraient assurer au groupe sa pérennité et aux usagers, la disponibilité d'un vrai service public du courrier partout en France.
Visite et réflexions.
L'immense Plate-forme Courrier de Bois d’Arcy (PIC) aura à pleine charge une capacité de traitement de 2,5 millions de plis chaque jour pour les départements de l'Ouest parisien (Yvelines, Eure, Eure-et-Loir....).
Cette installation représente pour La Poste un investissement de 40 millions d’euros. 20 autres sites similaires sont envisagés pour constituer le premier niveau de tri du courrier.
Un hall immense, des machines à la pointe de la technologie, tout est prévu pour augmenter la sécurité des employés de La Poste et diminuer leur fatigue en adaptant chaque poste de travail.
Mais la technologie augmente aussi considérablement la productivité et diminue d'autant le nombre d'emplois.
Ce qui frappe également, même si la plate-forme ne tournait pas à plein au moment de notre visite, c'est le peu de personnel présent pour assurer le tri du courrier.
Le 1er janvier 2011, le marché européen du courrier de moins de 50 grammes sera ouvert à la concurrence.
C'est pourquoi La Poste, qui était un établissement public depuis 1991, est devenue le 1er mars une société anonyme à capitaux publics.
Une société privée à capitaux publics, difficile à comprendre, mais c'est pourtant la même chose dans beaucoup d'autres pays européens.
Difficile aussi à comprendre pourquoi il fallait absolument ouvrir le marché à la concurrence. Quelle société privée ira en effet distribuer une lettre dans un village isolé pour 56 centimes.
Christine Lagarde a indiqué que La Poste allait bénéficier d'une augmentation de capital de 2,7 milliards d'euros, de la part de l'Etat et de la Caisse des dépôts et consignations (CDC).
Et Christian Estrosi a, quant à lui, rappelé que La Poste resterait à "100 % un établissement public". En effet, le capital social de La Poste est "intégralement détenu par l'Etat", comme le précise le décret d'application de la loi, publié samedi.
De fait, l'ouverture du marché condamne La Poste à écraser ses éventuels concurrents par sa force de frappe et rester ainsi un vrai service public du courrier ou bien à se voir tailler des croupières sur les marchés les plus rentables par les postes allemandes ou hollandaises ou par des opérateurs spécialisés dans certains plis d'entreprises.
Mais le principal ennemi de la Poste, c'est le téléphone et le mail. Pour l'instant, tout va bien, les entreprises expédient encore énormément de courrier papier.
Mais la tendance est au numérique et à la "dématérialisation". Déjà, aujourd'hui, plus de lettres d'amour, le courrier privé ne représente plus que 3% des plis acheminés. Le téléphone et les SMS ont enterré la correspondance privée.
Demain, les entreprises échangeront entre elles commandes et factures par Internet. Même les notaires s'y mettent. Alors La Poste s'installe sur le créneau avec ses filiales spécialisées dans la dématérialisation ou les réseaux Internet. A suivre.