santé, soins |
25/02/2008
L'InVS publie les dernières données d’incidence et de mortalité par cancer en France pour la période 1980-2005. Alors que le nombre de cas de cancer a considérablement augmenté, le risque de mortalité par cancer a heureusement diminué.
En 2005, on estime à 320.000 le nombre de nouveaux cas de cancer (180.000 chez les hommes et 140.000 chez les femmes).
Chez l'homme
Chez l’homme, les trois cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate, du poumon et du colon-rectum.
En comparaison avec la situation en 2000, en 2005, le cancer de la prostate demeure le plus fréquent chez l’homme et de loin. Chez l’homme, 70% des cas supplémentaires concernent la prostate. La modification des pratiques médicales et l’augmentation des dépistages ont joué un rôle majeur. Cependant, l'InVS note que l'intérêt de la systématisation du dosage de PSA responsable de l’augmentation de l’incidence des cancers de la prostate, n’a pas été scientifiquement démontré.
Chez la femme
Chez la femme, les trois cancers les plus fréquents sont les cancers du sein, du colon rectum et du poumon
Les cancers du sein sont responsables de près de 50.000 cas. Ils représentent à eux seuls la moitié des cas de cancer supplémentaires survenus ces 25 dernières années chez la femme.
Beaucoup plus de cancers, moins de morts
En 25 ans (1980-2005), le nombre de cancers a quasiment doublé chez l’homme (+93%) et fortement augmenté chez la femme (+84%).
Ces accroissements sont liés notamment à l'augmentation et au vieillissement de la population, mais 52% des cas supplémentaires chez l’homme et 55% chez la femme sont dus à l’augmentation du risque (tabac, alcool, pollution...).
Concernant la mortalité, on estime à 146.000 le nombre de personnes décédées d’un cancer en 2005 soit une augmentation de 13% depuis 1980. Cette augmentation est très inférieure à celle prévue par l’accroissement et le vieillissement de la population (37%) car le risque de mortalité a sensiblement diminué au cours de ces 25 dernières années (-24% globalement; -29% chez l’homme et -22% chez la femme).
Alccol et tabac : les ennemis
Le cancer du poumon reste le plus meurtrier (26.624 décès en 2005) et touche majoritairement les hommes (78% des 31.000 cas en 2005). Toutefois, la mortalité par cancer du poumon diminue chez l’homme alors qu’elle augmente de façon préoccupante chez la femme entre 2000 et 2005 (+4.2% par an) en lien avec l’évolution du tabagisme.
Cette divergence entre mortalité et incidence s’explique par l’évolution croisée des cancers: les tumeurs les plus agressives (œsophage, estomac, voies aérodigestives supérieures) ont chuté ces dernières années chez l’homme en lien avec la diminution de la consommation alcoolo-tabagique tandis que les cancers de pronostic plus favorable, pouvant être diagnostiqués très précocement, ont augmenté (sein, prostate).