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21/07/2008
Qu'est-ce que la pauvreté ? Il y a bien une valeur officielle, le seuil de pauvreté, mais il est fixé à 60% des revenus moyens des français, soit moins de 880 euros par mois en 2006.
Pourquoi pas. Mais reste à savoir si les français ont un bon ou un mauvais niveau de vie moyen et si ce seuil correspond aux revenus nécessaires à couvrir les besoins essentiels ou pas.
Et que sont ces besoins essentiels ? Au fil des siècles, les besoins essentiels ont probablement évolué substantiellement : nourriture, logement, sécurité, santé, loisirs...
Reste donc probablement à regarder l'évolution des chiffres. Justement, l'Insee vient de faire ses comptes définitifs concernant les revenus des français pour 2006. Conclusion, en euros constants (c'est-à-dire une fois l'inflation déduite), le niveau de vie moyen a progressé de 1,7%, mais c'est surtout les plus aisés qui en ont profité. Ainsi, les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie d’au moins 33 190 euros par an.
Quand aux plus pauvres qui représentent 13,2 % de la population en 2006; leur niveau de vie est inférieur à 880 euros par mois, ce qui correspond à 60 % du niveau de vie moyen.
En 2006, la moitié des habitants de la métropole avaient un niveau de vie annuel inférieur à 17 600 euros.
La pauvreté touche 30 % des familles monoparentales, essentiellement constituées d’une mère et de ses enfants (85 % des cas). C’est dans les villes de plus de 20 000 habitants, hors agglomération parisienne, que le taux de pauvreté est le plus fort.
A noter qu'un ménage de 2 personnes ayant un revenu 2 fois supérieur à celui d’une personne vivant seule aura un meilleur niveau de vie, en raison des économies d’échelle que lui procure la vie en couple.
Le niveau de vie moyen des actifs (actifs occupés et chômeurs), s’élève à 21 760 euros par an en 2006. Il est ainsi supérieur de plus de 6 % à celui des inactifs. Mais le niveau de vie moyen d’un chômeur est inférieur de 35 % à celui d’un actif qui a un emploi et de 28 % à celui d’un inactif.
Ce n'est pas forcément une très bonne évolution pour notre société. Le niveau de vie moyen des retraités est de 21 540 euros par an, c’est-à-dire proche de celui des actifs. Même si les retraites sont plus faibles que les salaires, des revenus du patrimoine plus élevés compensent en partie cet écart. Enfin, le nombre de personnes vivant au foyer des ménages retraités, inférieur à celui des ménages actifs, réduit les écarts de revenus disponibles entre les deux types de ménage.
Les jeunes de moins de 25 ans ont un niveau de vie plus faible que le reste de la population: 18 270 euros contre 21 620 euros pour les plus de 25 ans.
S’ils vivent seuls, ces jeunes forment des ménages à faibles revenus en raison de difficultés d’insertion sur le marché du travail ou de salaires moins élevés perçus en début de carrière; s’ils vivent chez leurs parents, ils réduisent le niveau de vie du ménage car ils n’apportent que peu (voire pas) de revenus tout en représentant une bouche de plus à nourir.
Au total, à partir de 18 ans, le niveau de vie croît avec l’âge jusqu’au milieu de la soixantaine puis diminue au-delà.