environnement, écologie |
23/07/2008
A l'exception des Etats-Unis, la plupart des pays industrialisés considèrent que pour avoir une chance de limiter le réchauffement du climat à 2 degrés, il leur faudrait réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40% d’ici 2020.
Est-ce possible ? Oui, mais seulement à condition de fixer des objectifs contraignants et ambitieux.
C'est dans cet objectifs que les états européens se sont engagés à réduire leurs émissions de CO2 de 20% d’ici 2020.
En janvier dernier, la Commission européenne a proposé de fixer un objectif global de réduction des émissions européennes de 20% d’ici 2020; un chiffre qui pourrait être porté à 30%, si un accord international sur l’après-Kyoto est trouvé l’année prochaine.
«C’est en-deçà de ce qui est nécessaire pour maintenir le réchauffement dans la limite des 2 degrés», estime la députée finlandaise Satu Hassi (Verts). Selon elle, l’UE doit aussi se fixer un objectif de long terme de réduction de 80% de ses émissions d’ici 2050. Cela permettrait d’éviter les investissements incompatibles avec ces objectifs climatiques.
On connaissait déjà le tourisme des déchets, voici celui du carbone.
La Commission pourrait en effet autoriser les Etats-membres à comptabiliser des réductions d’émissions enregistrées en dehors de l’UE.
«Il est faux de croire que nous pouvons continuer à augmenter nos émissions chez nous, en compensant par une réduction ailleurs», précise Satu Hassi. "Des objectifs ambitieux permettraient de développer des technologies plus respectueuses de l’environnement", ajoute-t-elle.
Mais les pays industrialisés n’en ont pas moins une responsabilité vis-à-vis du reste du monde: les pays en développement ne pourront réduire leurs émissions de 15 à 30%, comme les experts le recommandent, que s’ils reçoivent une aide de notre part.
L’aviation vient de rejoindre d’autres industries polluantes dans le Système européen d’Echange de Droits d’Emissions, qui limite et réduit les émissions de ces secteurs. Mais qu'en est-il des secteurs qui ne sont pas inclus dans ce système ?
Les efforts de réduction entrepris pour ces secteurs doivent être fixés en fonction du PIB par habitant des Etats-membres. Le principe de solidarité s’appliquera, c’est-à-dire que les pays les plus riches devront réduire leurs émissions, tandis que les pays les plus pauvres pourront les augmenter -pour ne pas freiner leur croissance. Et ce, en prenant l’année 2005 comme référence.
Cette date de référence de 2005 fait des mécontents. Un groupe de nouveaux pays, menés par la Hongrie, a critiqué cette référence comme donnant un avantage aux vieux pays riches de l’UE et ne prenant pas en compte leurs efforts réalisés depuis 1990 -liés à la restructuration des vieilles industries communistes, très polluantes. Ils proposent donc un objectif uniforme de réduction de 18% des émissions au plan européen par rapport à 1990.
«Cette proposition hongroise autoriserait la plupart des nouveaux pays-membres de l’UE à augmenter significativement leurs émissions comparées aux niveaux de 2005», juge Satu Hassi.