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03/12/2008
Les ordinateurs de l'entreprise ont une bonne mémoire. Ils enregistrent non seulement les données personnelles de chaque salariés, mais aussi désormais une bonne partie de ce qui se dit ou se fait dans le cadre du travail.
La CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) vient de publier un guide très complet à l'usage des employeurs ou de leurs salariés. Il rappelle à chacun les limites de la vie privée fixées dans le cadre de la loi "Informatique et liberté".
En voici l'essentiel, le guide est téléchargeable en fin d'article.
La réglementation fixe 5 principes importants :
Les informations demandées sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ont pour finalité d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé. Elles doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles du candidat.
La collecte des informations suivantes n’est pas pertinente, sauf cas particuliers justifiés par la nature très spécifique du poste à pourvoir ou par une obligation légale :
Enfin, il est interdit de collecter et de conserver des données personnelles qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou les appartenances syndicales, les informations relatives à la santé ou à la vie sexuelle des personnes. L’accord exprès exigé par la loi qui doit être recueilli par écrit ne saurait, à lui seul, justifier la collecte de telles données si ces dernières sont dépourvues de lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé. Aussi de telles informations ne peuvent-elles être collectées que, dans certains cas, lorsqu’elles sont dûment justifiées par la spécificité du poste à pourvoir.
Le recueil de références auprès de l’environnement professionnel du candidat (supérieurs hiérarchiques, collègues, maîtres de stages, clients, fournisseurs…) est permis dès lors que le candidat en a été préalablement informé.
La presse s'est fait plusieurs fois l'écho de pratiques douteuses. Presque toutes concernaient une zone dite de "commentaire", laissé au libre usage de la hiérarchie.
Les zones "commentaire" destinées à enregistrer des informations de gestion, telles des résumés d’entretien, doivent, comme toute donnée à caractère personnel enregistrée dans un traitement être pertinentes, adéquates et non excessives au regard de la finalité du traitement. La CNIL veille au respect de ces principes.
Il faut avoir à l’esprit en rédigeant ces zones commentaires que la personne concernée peut y avoir accès à tout moment. Ainsi, à la suite d’un contrôle sur place effectué par une délégation de la CNIL en décembre 2006, il a été constaté que des commentaires particulièrement subjectifs, relatifs aux personnes ayant déjà été employées par une société mais qui n’ont pas donné satisfaction, figuraient dans le traitement de gestion des salariés qu’elle avait mis en oeuvre. Ainsi, ont pu être relevés des commentaires tels que « trop chiante », « problèmes d’hygiène (odeurs) », « personne sans dents et qui boit ».
Le guide de la CNIL étudie les différents cas les pus fréquents :
Pour télécharger le CNIL - Guide pour les employeurs et les salariés.