santé, soins |
06/05/2010
Le problème se précise à l'horizon : certaines régions se rapprochent rapidement du désert médical. Depuis des années, les chiffres indiquent la même tendance, des départements et des spécialités qui ne proposeront bientôt plus une offre de soins performante aux habitants.
Dans une période où le chômage règne en maître, manquer de médecins a quelque chose d'obscène.
Les raisons sont multiples. Bien sûr, il y a des départements qui ont la cote et d'autres moins, il y a aussi la difficulté nouvelle à s'installer. Ouvrir un cabinet, acheter ou se fabriquer une clientèle coûtent cher désormais, mais il y a surtout un manque de prévision des besoins à long terme.
Au premier janvier 2009, il y avait 216 017 médecins actifs inscrits à l'Ordre des Médecins.
Les médecins généralistes, spécialistes ou non, sont 94 909, les médecins spécialistes: 101 199.
Cela représente une densité de 290,3 médecins pour 100 000 habitants contre 300,2 l’année dernière.
Cette année la diminution du nombre de médecins en activité, 2%, devient pour la première fois importante.
Chaque année, le nombre de médecins qui ne s'installent pas augmente.
En 2009, le nombre de médecins inscrits en tant que remplaçants a encore augmenté de +5,5%.
En 2008 le cap de 10 000 remplaçants a été atteint ce qui représente 5% des médecins inscrits.
Enfin, de plus en plus de médecins opte pour le statut salarié. Bref, le médecin libéral, généraliste ou spécialiste, est une espèce menacée.
Des études longues et difficiles, des responsabilités qui croissent, des journées à rallonge à l'heure de la civilisation des loisirs, tout celà pour un avenir qui n'est plus celui d'un notable, bref, la carrière fait moins rêver.
Le numerus clausus, c'est le nombre maximum d'étudiants, fixé par décret, admis en 2nd année d'études de santé. En médecine, le numerus clausus qui était de 8 500 en 1979 a été réduit pour des raisons obscures à 4 754 en 1985 puis 3 500 en 1993. Depuis, il augmente aléatoirement, mais semble-t-il insuffisamment si l'on regarde la "démographie médicale", c'est-à-dire le nombre de médecins qui seront chaque année en âge de prendre leur retraite et ceux qui sortent de leurs études (un calcul pourtant facile à faire).
Ce n’est donc pas d’hier que le Conseil National de l’Ordre des Médecins alerte les pouvoirs publics afin que le numerus clausus ne stagne pas à 3500 médecins formés par an. Il aura fallu environ 6 ans pour être entendus et ce n’est que d’ici 12 ans que sortiront les médecins issus du numerus à 7500.
Les régions Picardie, Centre, Haute-Normandie, Champagne-Ardenne, Basse-Normandie, Bourgogne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Franche-Comté et Auvergne se caractérisent par une faible densité de médecins.
À l’opposé des régions Rhône-Alpes, Aquitaine, Midi- Pyrénées, Alsace, Languedoc-Roussillon, Ile-de-France et PACA qui enregistrent les plus fortes densités.
Les régions Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Bretagne, Corse et Limousin se situent dans la moyenne.
Seules les régions Rhône-Alpes et Limousin sont plus proches de la moyenne (312/100 000 habitants).
Dans le département de la Haute-Loire, on compte 67 spécialistes pour 100 000 habitants contre 245 dans les Alpes-Maritimes et 545 à Paris.
Pire, dans l'Eure, il n'y a que 117 généralistes pour 100 000 habitants, contre 280 à Paris.
Consultez nos tableaux détaillés du nombre de médecins dans votre département.