environnement, écologie |
23/02/2008
A l'ouverture du Salon de l’agriculture l'association FNE (France Nature Environnement) a tenu à rapeller ses priorités : moins d'agriculture productiviste pour plus d'écologie.
La France présidera l’Union européenne au second semestre. Pour la FNE c'est l'occasion de redonner à la PAC une légitimité en réorientant les aides européennes vers une souveraineté alimentaire à l’échelle de l’Europe et une rémunération des services environnementaux fournis par l’agriculture.
L'Europe doit-elle nourrir le monde ?
Si la souveraineté alimentaire est l’un des principaux objectifs de la PAC, la FNE estime que l’Europe n’a pas vocation à nourrir le monde.
La suppression des aides à l’exportation et la régulation des importations est essentielle pour préserver l’autonomie de la « ferme Europe » - largement déficitaire en protéines - et encourager les agricultures vivrières dans les pays en développement. FNE demande également que l’objectif de souveraineté alimentaire s’entende dans la durée, en intégrant le respect des équilibres naturels comme fondamental pour l’avenir de l’agriculture.
Vers une agriculture biologique
La FNE souhaite que la PAC encourage l'agriculture à réduire sa dépendance vis-à-vis des engrais, des pesticides, de l’énergie et à augmenter ses surfaces de régulation écologique. Elle rappelle que la Commission européenne propose de supprimer les jachères, qui constituaient les rares espaces de biodiversité dans les plaines céréalières : cette suppression doit être compensée.
Si la France veut tenir les engagements du Grenelle, l’agriculture biologique doit bénéficier d’un soutien significatif.
Pour un service environnemental
Enfin, la réorientation des aides de la PAC vers la rémunération des services environnementaux rendus par l’agriculture est jugée indispensable par la FNE.
Pour Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à FNE: «La prise en compte de l’environnement comme objectif fondamental de la PAC ne doit pas être perçu comme une contrainte ou une concession faite à la société: c’est aujourd’hui une condition incontournable de la reproductibilité de l’agriculture. Il en va de l’avenir de la production agricole européenne et de notre survie.»