santé, soins |
26/02/2008
Les juridictions professionnelles sont souvent soupçonnées d'être trop indulgentes avec leurs pairs pris en faute. C'est aussi ce que pense Roselyne Bachelot dans le cas des différentes anomalies graves constatées dans les cabinets de radiologie du Nord et de l’Aisne.
Il faut dire que tout cela vient après les scandales à répétitions qui ont frappés le monde de la radiothérapie (un monde pas si éloigné de la radiologie), notamment ceux d'Epinal et de Toulouse, qui ont laissés de nombreux dégâts irréparables voire mortels chez les patients.
Rappelons que le conseil régional de l’ordre des médecins de Picardie avait condamné le docteur Farid Alsaïd le 6 février 2008 à trois ans d’interdiction d’exercice de la médecine, dont deux avec sursis. La décision du CROM de Picardie avait été prise au regard d’une série de faits graves intervenus depuis plusieurs années dans 5 cabinets de radiologie du Nord et de l’Aisne (Wattignies, Anzin, Hautmont, Fourmies et Hirson) dont le docteur Alsaïd était le gestionnaire.
Ces faits concernaient notamment des pratiques exposant les patients à des pertes de chance de détecter à temps une menace pour leur santé. Les autorités sanitaires avaient alors été obligées d’informer plus de 9 000 patients ayant été exposés à ces risques. Elles ont parallèlement mis en place un certain nombre de mesures pour aider à leur prise en charge, dont un numéro vert toujours actif (0800 880 700).
Déçue par cette relative mansuétude, Roselyne Bachelot a décidé de faire appel de la décision du conseil régional de l’ordre des médecins de Picardie.
En outre, la ministre de la Santé a décidé de lancer une réflexion autour de mesures assurant la qualité des pratiques radiologiques. Une première réunion de l’ensemble des acteurs concernés, sociétés savantes de radiologie, autorités de contrôle (ASN, IRSN et AFSSAPS), administration, conseil national de l’ordre des médecins, caisse nationale d’assurance maladie et haute autorité de santé aura lieu mi-mars.