environnement, écologie |
23/03/2009
Pour la 3e année l'IFEN (l'Institut français de l'environnement) publie une batterie de 10 indicateurs permettant de suivre l'évolution des problèmes d'environnement en France. On peut ainsi mesurer le chemin restant à parcourir. Pas de quoi déboucher le champagne, mais l'amélioration de certains indicateurs prouve qu'il est possible de faire nettement mieux dans un délai raisonnable.
La qualité de l’air des villes françaises, pollué par la circulation, mais surtout le chauffage urbain et les industries, s’est globalement améliorée depuis 2000, au vu des teneurs de 4 polluants.
La baisse des concentrations en dioxide de souffre contribue beaucoup à cette amélioration.
À l’opposé, les teneurs en ozone restent au-dessus de leur niveau de 2000.
Les concentrations en dioxyde d'azote sont en légère baisse, surtout dans les agglomérations de plus d’un million d’habitants.
Aucune tendance significative n’est observée pour les particules PM10. La dégradation observée en 2003 est attribuable à des conditions météorologiques particulières.
Les nitrates proviennent de l’utilisation des engrais en agriculture et dans une moindre mesure des rejets des stations d’épuration. Après deux décennies de détérioration, la qualité des cours d’eau vis-à-vis des nitrates est relativement stable depuis 1990.
La moitié environ des points de mesure est classée en bonne ou très bonne qualité. La proportion des points en médiocre et mauvaise qualité oscille autour de 17%.
Les populations d’oiseaux communs s’affaiblissent de manière inquiétante depuis 1989. Le phénomène ne touche évidemment pas seulement les oiseaux, mais très probablement une majorité d'espèces animales sauvages.
La tendance générale d’évolution des 65 espèces suivies est de -18%. Elle traduit le déclin des espèces agricoles (alouette, perdrix, buse, corbeau, caille, faucon...) (-28%), sensibles à la dégradation des habitats, des espèces des milieux bâtis (-27%) (martinet, verdier, hirondelle, moineau, pie...) et forestiers (mésange, roitelet, fauvette...) (-18%).
Les espèces généralistes s’adaptent mieux et progressent (+10%) (pigeon ramier, corneille noire, coucou gris, pinson des arbres, mésange, merle...).
Les mêmes tendances s’observent en Europe. L’objectif de l’Europe et de la France est de stopper la perte de biodiversité à l’horizon 2010.
Depuis 1990, les zones industrielles ou commerciales, les zones de tissu urbain discontinu et les infrastructures de transport s’accroissent, consommant beaucoup d’espace et fragmentant les milieux.
Cet étalement se fait principalement aux dépens des terres agricoles, qui représentent 60% des surfaces en 2006. Les forêts et autres milieux naturels occupent 34% du territoire, les surfaces en eau 1%.
Les matières consommées n’ont pas diminué en seize ans, malgré les évolutions technologiques, bien au contraire.
Cependant, le rapport "quantité de matières consommées / PIB" (intensité) a baissé de 23% depuis 1990, traduisant un moindre besoin en matières pour produire une même quantité de valeur ajoutée.
En 2006, les quantités de déchets collectées par les municipalités atteignent 34 millions de tonnes, contre 28 en 1995.
Les quantités d’encombrants et déchets verts acheminés en déchèteries ont été multipliées par trois entre 1995 et 2006. Le poids des emballages collectés en porte à porte ou en apport volontaire a doublé. Celui des ordures collectées "en mélange" est resté stable. Les priorités sont, aujourd’hui, de réduire la production de déchets et de développer le recyclage.
Les émissions de gaz à effet de serre ont globalement diminué de 5,6% entre 1990 et 2007.
Les émissions des transports sont en hausse de 19% et représentent 27% du total en 2007.
Celles du résidentiel-tertiaire ont augmenté de 6%. Ces hausses ont été compensées par la baisse des émissions industrielles et agricoles. L’objectif à long terme fixé par la loi d’orientation sur l’énergie de 2005 est de diviser par 4 les émissions de 1990 d’ici 2050. L'Union Européenne à 27 s'est engagée à réduire ses émissions de 20% à l'horizon 2020.
La production d’énergie primaire d’origine renouvelable atteint 18 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) en 2007.
La production d’énergie primaire d’origine renouvelable est aux deux tiers thermique, issue de la biomasse: bois, déchets, biocarburants et biogaz.
L’électricité d’origine renouvelable représente le tiers restant et provient à 88% de l’hydraulique, à 6% de la biomasse et à 6% de l’éolien, en forte progression.
En 2006, les dépenses de protection de l’environnement s’élèvent à 36,2 milliards d’euros, soit 2% du PIB.
Le financement est assuré à parts voisines par les entreprises, les administrations et les ménages. Les deux tiers de ces dépenses sont consacrés à la gestion des eaux usées et des déchets.
Tempêtes, canicules, incendies, fonte des glaces, chacun a pu constater directement les effets des dérèglements climatiques plus ou moins dus à l'activité humaine.
C'est d'abord le réchauffement climatique, puis la pollution de l'air qui inquiètent les français. La disparition des espèces ne vient qu'en avant -dernière position juste avant le bruit, probablement parce le bruit est perçu plus comme d'origine sociale qu'environnementale.