environnement, écologie |
29/03/2008
Ceinture et bretelles, les autorités sanitaires françaises, dégainant désormais leur principe de précaution au moindre bruit suspect, ont consigné la mozzarella au lait de bufflonne pendant une journée avant de l'autoriser à nouveau. Ouf ! nous avons eu peur pour nos pizzas !
La mozzarella
Normalement, la mozzarella est fabriquée à partir de lait de bufflonne (la très exotique femelle du buffle) en Campanie (près de Naples).
Elle dispose d'une AOC "Mozzarella di bufala campana". Mais on produit une plus grande quantité de mozzarella au lait de vache, celle que nous consommons habituellement, et qui se caractérise essentiellement par... son absence de caractéristiques.
Contamination à la dioxine
De la mozzarelle au lait de bufflonne originaire de la région de Campanie s'est donc révélée contaminée par de la dioxine. 83 élevages de buffles ont ainsi été mis sous surveillance par les autorités sanitaires italiennes.
Michel Barnier a demandé aux professionnels de consigner immédiatement les produits concernés dans l’attente d’informations complémentaires. Depuis, les autorités sanitaires italiennes ont justifié, d'une part du faible taux de dioxine dans les produits (inférieur au taux acceptable), mais surtout, de l’absence de commercialisation sur le territoire français de produits concernés par la contamination.
En conséquence, Michel Barnier a levé les mesures de consignation.
Dioxine : le retour
Tant mieux pour nos pizzas, mais le problème de la dioxine dans le lait reste un problème de pollution majeure et pas seulement dans la région très peuplée de Naples.
Depuis plusieurs décennies, dioxine dans le lait et incinération des ordures ménagères voisinent désagréablement, en France, comme ailleurs. Et quand à la notion de seuil acceptable de dioxine (variable, suivant les scientifiques), il ne s'agit pas d'un repère absolu, comme une date sur un billet de train. La dioxine reste toxique, quelle que soit sa concentration.
Bref, on a trouvé des traces de polluant dans un fabrication un peu marginale, pas de quoi paniquer. Reste les tonnes d'ordures ménagères déposées au bord des routes napolitaines, les incinérations sauvages et les pollutions massives qui en résultent et touchent vraisemblablement beaucoup plus de produits, à commencer par l'eau du robinet.
Reste également pour tout le monde, les Français notamment, le problème des ordures ménagères en quantité croissante et de leur traitement.