santé, soins |
(doc. )
27/05/2015
Comme dans la chanson de France Gall, le désert avance. Au point que dans certains endroits, il est difficile de consulter rapidement un médecin le jour et dans d'autres (souvent les mêmes) impossible d'obtenir la visite d'un médecin la nuit.
Certains secteurs sont ainsi qualifiés de déserts médicaux. Il s'agit de départements où le nombre de médecins par habitants est devenu trop faible, d'autres où le nombre de spécialistes, notamment en ophtalmologie et gynécologie, ne permet plus d'obtenir un rendez-vous dans des délais raisonnables, enfin, il s'agit de quartiers où les médecins hésitent à se rendre la journée, et encore plus la nuit. La féminisation de la profession n'arrange rien, les cités sensibles étant encore plus inhospitalières pour les femmes.
Le rapport annuel 2014 sur la permanence des soins en médecine générale (PDS) tout juste publié par l’Ordre des médecins laisse à penser que la situation pourrait se dégrader dans les années à venir.
La permanence des soins (PDS) a pour objectif de répondre aux demandes de soins non programmés de la population toutes les nuits, ainsi que les week-ends et jours fériés. Basée sur le volontariat depuis 2002, la PDS est assurée majoritairement par les généralistes libéraux.
On découvre aussi le concept de "nuit profonde", terme imagé pour désigner la plage horaire située après minuit, moment où les choses ne font que s'aggraver.
La situation est très variable d'un département à l'autre, d'une ville à l'autre et parfois même, d'un quartier à l'autre, où il ne fait pas très bon être malade au mauvais moment. Dans ce cas, seuls les services d'urgence, SAMU et pompiers, peuvent intervenir.
Depuis 2002, il n'existe plus de tour de garde obligatoire, le système étant désormais basé sur le volontariat. Son organisation est régionalisée depuis 2010, via les ARS (Agences Régionales de Santé).
On constate une régulière érosion du système. En 2014, seuls 60% des départements bénéficient d'un taux de médecins généralistes volontaires supérieur à 60% (contre 73% des départements en 2012).
L'Ordre des médecins constate également l'arrêt total de la garde en nuit profonde dans 67% des territoires.
L'Ordre des médecins note que les solutions mises en place par les pouvoirs publics pour pallier les manques portent essentiellement sur l'extension de certains secteurs qui deviennent trop étendus pour pouvoir être correctement servis.
Il note également le manque de médecins régulateurs (ceux qui reçoivent les appels) dans certains secteurs. Notamment dans l’Essonne, la Haute-Garonne, l’Ille-et-Vilaine, la Haute-Loire et la Meurthe-et-Moselle.
En nuit profonde, il n’y a pas de médecins régulateurs libéraux dans un tiers des départements et ce chiffre ne diminue pas.
Autre point qui signe la dégradation de notre système de santé, la progression des déserts médicaux. Cette fois, plus question d'appel nocturne, dans beaucoup d'endroits, il est difficile de consulter un médecins même dans la journée et encore plus difficile d'obtenir un rendez-vous chez un spécialiste, le cas des gynécologues et des ophtalmologues est fréquemment cité.
La part de médecins généralistes est en diminution de -6,5% depuis 2007 (soit 90 630 médecins généralistes recensés en activité régulière), et cette tendance devrait se confirmer jusqu’en 2020. Paris est le département où cette baisse est la plus marquée (-21,4% pour la même période).
A l’inverse, les autres spécialités médicales et chirurgicales sont en augmentation respective de 6,1% et 6,7%, une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’en 2020 également.
Consultez nos tableaux détaillés du nombre de médecins dans votre département.