Détecter plus facilement la présence de bactéries multi-résistantes
15/11/2017
Les chercheurs ont développé de nouveaux tests rapides pour dépister certaines formes d’antibiorésistance dans les hôpitaux. Utilisables simplement sous forme de bandelettes, ces nouveaux tests devraient participer activement à la lutte contre les infections à germes multi-résistants ainsi que les maladies nosocomiales.
Quand les bactéries font de la résistance
Lorsque la Pénicilline est découverte en 1928 par l'anglais Fleming, il s'agit probablement de l'une des avancées les plus importantes dans le domaine de la santé. Son exploitation sauvera des millions de vie.
Aujourd'hui, l'une des menaces importante pour la santé est la résistance acquise par les bactéries aux différents traitements antibiotiques.
Ce phénomène émergent résulte de l’acquisition, par des bactéries pathogènes, de systèmes les protégeant de certains antibiotiques utilisés en médecine. Ces bactéries voient leurs structures ou fonctionnement évoluer, les rendant ainsi insensibles aux antibiotiques habituels. Elles peuvent même acquérir des enzymes capables d’inactiver lesdits antibiotiques. Qui plus est, ce système est évolutif : certains caractères d’antibiorésistance se transmettent d’une bactérie à une autre, diversifiant et étoffant les défenses existantes chez ces dernières. Même si de nouveaux antibiotiques sont développés pour contrer ces mécanismes de défense, ceux-ci évoluent et les bactéries pathogènes s’arment donc toujours mieux contre les différentes générations d’antibiotiques.
Repérer immédiatement l'ennemi
Non seulement l'apparition de ces souches résistantes pose un problème aux soignants pour trouver de nouveaux moyens de lutte efficaces, mais l'hôpital devient l'endroit idéal pour la dissémination de ces bactéries redoutables d'un malade à un autre.
La lutte contre la dissémination de ces bactéries en milieu hospitalier nécessite une identification rapide des patients porteurs afin de mettre en place des mesures d’hygiènes renforcées et de limiter la dissémination à d’autres patients hospitalisés, pour ensuite initier un traitement approprié lorsque c’est possible.
À l’heure actuelle, ces tests nécessitent la mise en culture d’échantillons prélevés sur le patient (au moins 16 heures) et des analyses complémentaires (plusieurs heures également) parfois lourdes et peu discriminantes − tous les examens actuellement disponibles ne permettant pas une identification précise du type d’antibiorésistance rencontré chez un patient.
De simples bandelettes
Les équipes du CEA, collaborant avec l’industriel NG Biotech spécialisé dans le développement et la fabrication de tests rapides et une équipe de l’Hôpital Bicêtre, ont développé et validé un test de diagnostic rapide de la résistance aux antibiotiques, produit et commercialisé depuis octobre 2017 par NG Biotech.
Il permet de détecter, en 15 minutes seulement à partir d’une culture, des bactéries résistantes aux &bgr;-lactamines qui sont parmi les antibiotiques les plus prescrits pour traiter des infections bactériennes.
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