automobile, 2 roues |
19/02/2010
Cette fois, c'est parti pour le véhicule branché de Renault. Mercredi 17 février, Christian Estrosi a confirmé la signature d'un prêt bonifié de 100 millions d'euros pour la fabrication de Zoe lors d'une visite de l'usine de Flins.
Zoe devrait être la première vraie automobile entièrement électrique. Un sacré pari industriel et un enjeu vital pour les emplois de Flins.
Jusqu'alors, les véhicules électriques produits étaient, soit des véhicules standards transformés et très peu diffusés, parce que peu performants, comme la Peugeot 205 ou la Renault Kangoo, soit des véhicules légers, ressemblant à des voiturettes, par l'aspect comme par les performances.
Dans les 2 cas, ils ne peuvent guère intéresser que des administrations ou des collectivités.
Le pari de Renault est de concevoir toute une gamme de véhicules totalement électriques, mais proches des véhicules grand public modernes actuels. Leurs caractéristiques d'agrément, de confort et de sécurité seront élevées.
Le premier modèle à être commercialisé sera la Zoe, dès 2012.
Longue de 4,10 m, c'est une citadine polyvalente, comparable à l'actuelle Clio III. Développant 95 chevaux, elle sera capable d'atteindre 130 km/h et devrait avoir une autonomie maximum de 160 km.
Elle pourra être rechargée à 80% en 30 mn, entièrement en plusieurs heures mais également suivant le futur système d'échange de batterie minute dans une station service.
Bien qu'il soit qualifié de "zéro émission", un véhicule électrique rejette malgré tout du CO2, puisqu'il faut bien produire quelque part l'électricité. Le rejet de CO2 est estimé à :
Quand aux autres polluants rejetés en ville par nos automobiles, ils sont bien entendu considérablement diminués et au minimum éloignés des zones les plus denses.
Renault est-il encore un constructeur français ? Alors que la majorité des véhicules de Renault et Dacia sont fabriqués à l'étranger avec une majorité de sous-traitants également étrangers, la tendance peut-elle encore être inversée ?
Clairement, l'emploi industriel ne va pas bien en France et spécialement chez Renault.
L'usine de Sandouville ne tourne pas à fond, suite à l'échec de la Vel Satis et aux ventes très moyennes de Laguna et Espace. Et la nouvelle Safrane sera produite, elle, en Corée.
Quand à Flins, l'usine est pour l'instant surtout chargée de seconder la production des usines turques et roumaines. Enfin, la production de la future Clio IV, devrait d'abord être installée à Bursa en Turquie.
L'usine de Flins devra principalement compter sur le succès du pari industriel du véhicule électrique, que l'on ne mesure absolument pas.
Christian Estrosi, interpellé dans les allées de l'usine par les salariés inquiets, a résumé les différentes mesures en faveur de l'emploi industriel en France, aussi bien avec l'abandon de la taxe professionnelle que grâce au fonds d'investissement.
Il souhaite également que Renault s'engage à faire appel pour la fabrication de Zoe, non plus à 40, mais à 70% de sous-traitance française.
Reste que dans le même temps, Patrick Pelata, DG de Renault indiquait en aparté à ses collaborateurs qu'il n'était pas question qu'il s'engage à ce niveau. Toujours 2 sons de cloche et 2 logiques.