environnement, écologie |
03/09/2009
Nos lampes traditionnelles sont peu à peu remplacées par les lampes fluocompactes "à économie d'énergie". Déjà, les ampoules de 100W et plus ont disparu des rayons. Les puissances inférieures seront également très prochainement bannies.
Alors, pour ou contre cette mesure contraignante ? Voici les arguments.
Depuis le 30 juin, les lampes à incandescence de 100 W et plus sont interdites à la vente. Pour les autres puissances, la date de retrait est fixée au :
La faible consommation d'énergie est l'un des 2 seuls arguments en faveur des nouvelles lampes. Fonctionnant sous un principe proche du bon vieux néon qui a déjà fait ses preuves, ce type de lampe consomme 4 fois moins d'électricité pour un même éclairage.
La Commission européenne estime que cette mesure devrait permettre d'économiser 40 TWh par an, et ainsi réduire les émissions de CO2 jusqu'à 15 millions de tonnes.
Mais cette économie doit être relativisée, pour 2 raisons :
Rajoutons que les équivalences entre lampes à incandescence et lampes à économie sont elles aussi souvent surévaluées. Il n'est pas rare de trouver sur les emballages 20 W = 100 W, en fait pour remplacer une ampoule de 100W il faut entre 23 et 25 W.
L'autre argument à ne pas négliger est que ces lampes moins gourmandes chauffent peu.
On peut par exemple glisser dans une applique limitée à 40 W, une lampe à économie d'énergie de 20 W qui non seulement consommera 2 fois moins, mais aussi éclairera 2 fois plus. En matière de décoration, voilà qui ouvre de nouveaux horizons.
En matière de sécurité aussi, notamment avec les enfants ou les personnes âgées, une bêtise ou une étourderie risque beaucoup moins de provoquer un incendie.
Les lampes à économie d'énergie sont très chères. Jusqu'à 10 fois plus qu'une lampe normale. Elles sont cependant supposées durer plus longtemps : 6 à 10 fois plus longtemps. Malheureusement, cet argument ne se vérifie que pour certains usages et certains types de lampe, d'autres se révélant incapables de finir une année. Il faudra des tests sérieux pour déterminer notre choix.
La mesure de retrait systématique s'avère, elle, plutôt inadaptée. En effet, ces lampes ne supportent pas les allumages répétés (comme les néons). Il faut les réserver normalement aux pièces à vivre et utiliser de préférences des lampes à incandescence dans les escaliers, les halls d'entrée.... Sinon, la durée de vie de la lampe est considérablement réduite.
Les lampes à économie sont lentes à s'allumer. Certaines doivent "chauffer" plusieurs minutes avant d'atteindre une luminosité satisfaisante.
Pour les escaliers ou les réduits, ce temps d'allumage est désagréable, voir dangereux.
Ce temps d'allumage varie considérablement d'un modèle à l'autre, sans que l'on puisse le déterminer lors de l'achat (certains fabricants en font toutefois un argument de vente).
Une seule solution pour le consommateur, tester la lampe et en changer si l'allumage est trop lent pour l'usage envisagé.
Ajoutons aussi qu'il faudra jeter les variateurs : elle ne les supportent pas.
Une belle lampe, c'est comme un beau tracteur, essentiellement une affaire de goût. Reste que dans ce domaine, ces lampes n'ont pas encore lancé la mode. Toutefois, on trouve désormais des lampes de différents aspects, cela permet de répondre à quelques critères esthétiques.
Ces lampes sont aussi très lourdes (5 fois plus) et très encombrantes. De fait, elles ne rentreront pas dans beaucoup de luminaires anciens qui devront être changés. Il existe toutefois des modèles plus compacts (mais généralement aussi beaucoup plus chers).
Le problème de la douille se posera également. S'il existe un large choix de modèle à vis, il y en a très peu avec douille à baïonnettes. Trouver un modèle pas trop gros, compatible avec un luminaire ancien, peut alors relever du casse-tête.
Avec les lampes à incandescence on a pris l'habitude des éclairages dits "chauds" (autour de à 2700 K). Les lumières plus blanches des néons dits "lumière du jour" (autour de 6500 K) sont souvent critiquées.
Pourtant, ces éclairages un peu jaune modifient la perception des couleurs. Un éclairage froid a l'avantage de mieux les restituer. Encore une affaire de goût.
On trouve maintenant cette information sur les emballages, ne pas la négliger.
Psychose ou réalité sanitaire, les ondes radio émises par les téléphones portables, le Wi-Fi des ordinateurs ou les téléphones sans fils DECT sont montrées du doigt chaque jour depuis 2 ou 3 ans. Pourtant, les émetteurs de radio et de télé nous arrosent depuis 50 ans, le téléphone DECT depuis 15 ans...
L'Europe préconise que les champs électriques supportés ne dépassent pas 1 V/m maximum. Mais cette puissance limite acceptable varie d'un expert à l'autre. Les radiations électriques mesurées à proximité de ces lampes sont bien supérieures (100 fois).
Même si l'on n'est pas décidé à céder à cette psychose moderne, on peut se demander toutefois pourquoi on devrait s'exposer inutilement à une radiation supplémentaire en remplaçant nos lampes de bureau ou nos lampes de chevet.
Une lampe classique, c'est principalement quelques grammes de verre et de cuivre.
Les lampes fluocompactes, très lourdes, renferment des éléments polluants, comme du mercure, en quantité non négligeable. Il faut forcément les recycler.
Aujourd'hui, une infime proportion de lampes à économie d'énergie est recyclée (ce qui génère de la pollution lors du transport et du traitement). Le reste va dans la nature.
Une pollution chasse l'autre.
Voici un résumé des critères d'achat :
Utiliser largement les lampes à économie d'énergie semble une bonne chose, ne serait-ce que pour des raisons économiques. Forcer la main des gens, comme c'est malheureusement devenu une habitude, risque de faire rimer écologie et intégrisme, dommage.