environnement, écologie |
05/05/2008
Décidément cette liaison THT (Très Haute Tension - 400 000 volts) entre l'Espagne et la France continue de faire beaucoup parler d'elle. Son passage à travers les paysages remarquables des Pyrénées ne suscite guère d'enthousiasme. Jean-Louis Borloo vient d’annoncer son choix en faveur de l'enfouissement de la ligne.
Depuis toujours les écologistes se sont prononcés contre ce projet. Il faut dire qu'ils ont 2 bonnes raisons :
Pour Arnaud Gossement, porte parole de FNE: «Enfouir la ligne THT, c’est bien, enterrer le projet c’est mieux. L’enfouissement n’est qu’une réponse partielle à une vraie question: de quelle politique énergétique voulons nous ? Pour FNE, la solution est celle d’une production énergétique plus sobre, diversifiée et renouvelable, pas d’un système nucléaire centralisé, peu adapté aux territoires, peu démocratique et qui commercialise ses excédents aux pays frontaliers.»
Il y 2 justifications à la création de cette ligne :
Globalement, la France reste très exportatrice d'électricité.
Pour France Nature Environnement, le dossier est loin d’être bouclé et un nouveau sommet franco-espagnol doit d’ailleurs se réunir en juin. FNE souhaite que le public soit informé de l’étude que RTE et REE doivent réaliser: s’agira-t-il d’un enfouissement terrestre ou marin partiel ou total ? Quel sera son bilan écologique, financier mais aussi sanitaire ?
Par ailleurs, France Nature Environnement rappelle que si la nécessité d’une certaine souplesse d’échanges frontaliers peut se justifier dans le cadre européen, la systématisation de l’exportation française revient à faire supporter à notre pays la pollution, les risques et la gestion des déchets, pour pallier l’imprévoyance énergétique des pays limitrophes. Si le courant électrique est pour tous, les déchets devraient l’être également
La solution de l'enfouissement, bien que hors de prix (700 millions d’euros), consiste à « limiter les dégâts ». Reste que cette "solution" ne répond nullement à la question de fond: celle de l'exportation d'une électricité française excédentaire (par la construction mal calculée du programme nucléaire français à partir de 1974), en partie vers la péninsule ibérique.