Vapotage : enfin une norme pour la cigarette électronique
03/04/2015
L'Afnor vient d'annoncer l'adoption des deux premières normes sur la cigarette électronique : l'une pour la cigarette elle-même, l'autre pour le liquide. Les vapoteurs seront plus en sécurité à partir de cet été en adoptant des produits ainsi certifiés NF.
Les anti-vapotage (il y a désormais beaucoup d'"anti", c'est moderne) reprochaient à l'e-cigarette de ne pas être contrôlée et de donner le mauvais exemple (si, si!). Au moins, le premier grief va tomber.
Une cigarette électronique plus sûre
La norme (XP D90-300-1) vise à sécuriser l'appareil lui-même :
- réduire les risques de surchauffe de la source d’énergie ou de la chambre de vaporisation. C’est un risque qui est prévenu par des dispositifs techniques de sécurité et par la notice d’information du produit.
- ne pas risquer de couper, blesser ou exploser.
- les revêtements qui les composent ne doivent pas libérer de substances allergisantes ou toxiques, ni provoquer de brûlures.
- les cigarettes électroniques doivent résister aux chocs (un protocole de test de chute de 1,50 mètre de haut est préconisé).
- les risques chimiques doivent être limités, les métaux constituant la résistance de l’atomiseur ne doivent pas contenir de mercure.
- deux pictogrammes sont créés pour indiquer le diamètre de l’orifice de remplissage de la cigarette électronique et le diamètre de l’embout du flacon compte-goutte d’e-liquide, afin de ne pas l’utiliser avec des cigarettes électroniques à orifice fin.
Logo NF et pictos pour les cigarettes électroniques et les liquides de vapotage(doc. Yalta Production).
Un e-liquide de bon aloi
Aux risques liés à l'usage des différents produits constituant le liquide de vapotage, s'ajoute le risque majeur de la nicotine, qui est un poison en cas d'absorption. C'est pourquoi dosage et contenant doivent être particulièrement surveillés.
Norme XP D90-300-2 :
- le flacon doit posséder un bouchon de sécurité plus un bouchon compte-goutte (ou bouchon pipette)
- interdiction de tous les matériaux pouvant libérer des molécules susceptibles de représenter un risque pour la santé humaine, de type bisphénol A par exemple.
- qualité pharmaceutique des constituants, pour le propylène glycol, le glycérol, la nicotine, l’eau (> 90% du e-liquide)
- qualité alimentaire pour l’alcool et les mélanges aromatisants.
- es substances cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction 1 et 2 ou STOT 1 respiratoire; les huiles végétales ou minérales ; les sucres et édulcorants ; les conservateurs susceptibles de libérer du formaldéhyde, des substances énergisantes et médicamenteuses, etc. sont interdits.
- des étiquettes claires doivent indiquer la composition, la date limite d’utilisation optimale, les consignes de sécurité, la population à risque, etc.
- les taux affichés de nicotine ne peuvent varier de plus ou moins 5%.
Une norme volontaire
Les acteurs du marché sont libres de s’auto-déclarer respectueux de la norme (sans contrôle extérieur). Le fabricant engage alors sa responsabilité, en prouvant lui-même sa conformité en cas de demande de la part d’une autorité.
En cas d’utilisation abusive de la norme AFNOR, le code de la consommation sanctionne ce type de pratique commerciale trompeuse de 37 500 euros maximum pour la personne physique et 187 500 euros pour la personne morale.
Les professionnels peuvent faire appel à un organisme indépendant, pour vérifier la conformité aux critères de la norme et en attester, par une certification. Les produits certifiés par un organisme indépendant devraient être en rayon dès cet été.
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