automobile, 2 roues |
23/03/2015
La Mairie de Paris a eu gain de cause et la circulation alternée a été décidée ce lundi. Tant pis pour les milliers d'automobilistes qui doivent rester chez eux ou comme de bons citoyens passer une bonne partie de la journée dans les transports en commun.
Mais cette mesure a-t-elle la moindre utilité, quels sont ses impacts économiques et, surtout, Paris n'est-elle pas en train de devenir une réserve de bobos qui ne veulent pas être importunés ?
Quelle est l'efficacité d'une telle mesure ? A peu près nulle, nous indique 40 millions d'automobilites.
"S'il est incontestable que la France a subit un pic de pollution aux particules fines, la simple observation des cartes à l'échelle Européenne fournies par l'institut « Prév'Air » suffit à comprendre l'efficacité epsilon de cette mesure !
Ci-dessous la capture d'écran de la journée du 19 mars, jour de de demande de mise en place de la circulation alternée.
« Nul besoin de beaucoup de commentaires pour mettre en doute le message officiel selon laquelle la voiture serait la cause du pic » indique Daniel Quéro, Président de l'association « 40 millions d'automobilistes ».
L'air en France le 19/03/2015(doc. Yalta Production)
«Paris suffoque ! Paris ne respire plus! » Tous les superlatifs auront été employés pour justifier la décision purement politique de mise en place de la circulation alternée à Paris. Et pourtant... Samedi, selon le « Journal du dimanche », les concentrations de particules fines à Beauvais, ou même à Besançon étaient supérieures à celles relevées sur les Champs Elysées! « De quoi s'interroger, non? Si Paris suffoque, que devraient dire les habitants des zones les plus exposées ? » constate à nouveau Daniel Quéro. « Mais qui oserait risquer le ridicule en imposant la circulation alternée dans l'Oise ou la Picardie ? La mesure cette fois-ci laisserait transparaître son absolue stupidité » ajoute Pierre Chasseray."
Au moment où l'économie est au plus mal et le chômage devenu une plaie constante qui se traduit jusque dans les urnes, les restrictions de circulation de plus en plus prégnantes ne sont-elles pas un frein à l'économie ?
Penser que ceux qui perdent chaque jour des heures dans les bouchons et dépensent de surcroît une fortune dans leur automobile ne le font que par paresse ou convenance personnelle semble un raisonnement des plus courts.
Dans les bouchons, on trouve ceux qui dynamisent l'économie et doivent se déplacer sans cesse, les commerciaux et chefs d'entreprise, les artisans et livreurs, ainsi que ceux qui n'ont pas de moyens de transport en commun correct pour se rendre à leur travail chaque jour.
Exemple vécu la semaine dernière : 2h30 de bouchons pour aller à un rendez-vous en voiture de la proche banlieue ouest à une PME de Moret-sur-Loing (une soixantaine de km de Paris), contre 3 heures en transport en commun, avec 6 changements et une demi-heure à pied sous la pluie. Sympa, comme choix.
Dans son style plein de compréhension et d'empathie, la FNAUT Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports) en rajoute une bonne louche : "C’est à l’automobiliste pollueur de payer les mesures de maîtrise de la pollution. Il est démagogique et anti-pédagogique de subventionner intégralement ses déplacements lors des pics de pollution dont il est en partie responsable. En période normale, il est déjà largement subventionné par la collectivité puisqu'il ne paie que très partiellement ses coûts « externes » : congestion de la voirie, accidents, bruit et pollution de l’air, émissions de gaz à effet de serre."
En oubliant qu'elle est avant tout une association de défense des usagers et non pas une association anti-bagnole, la FNAUT oublie probablement également que les transports publics sont largement subventionnés, notamment ceux qui sont à la disposition des privilégiés qui ont un moyen de transport public quasi-gratuit en bas de chez eux.
Un parlementaire, élu de banlieue, s'inquiétait récemment de la mode de la chasse aux automobiles, particulièrement en vogue dans la Capitale. Une tendance qui pénalise particulièrement les banlieusards dont les revenus moyens sont déjà inférieurs à ceux des habitants de Paris.
Depuis la Décentralisation, les élus locaux ne sont-ils pas en train de prendre de plus en plus de décisions sectaires, propres à flatter leur électorat, mais contraire au bien public ? Les restrictions de circulation dans Paris en sont un bon exemple.
Pour l'instant, les Parisiens, qui disposent d'un réseau de transport en commun spécialement dense et en grande partie payé par la collectivité d'Ile-de-France voient d'un mauvais oeil leurs rues envahies par les banlieusards qui vont au travail. Mais que se passera-t-il lorsque les habitants des communes limitrophes, qui ne bénéficient pas du même maillage de transport, mais doivent subir des embouteillages permanents et une pollution bien supérieure s'aviseront d'en faire autant. Par exemple, si les habitants de Neuilly, Saint-Denis, Charenton, Vanves ou Saint-Cloud, s'avisaient de réduire l'accès à la Capitale, pour mieux respirer ?
Bref, le retour au Moyen-Âge, avec ses octrois aux portes de chaque ville, n'est peut-être pas si éloigné.